[FIC] Le monde aura toujours besoin de Héros !

Tout ce qui concerne Overwatch de près ou de loin.

Chapitre 14 : Retour au service actif.

- N'était-il pas sensé être mort ? s’agaça Amélie en jetant un rapport portant l’emblème de la Fédération allemande. Une photo d’un homme au visage à moitié cybernétique s’échappa du document, pour glisser sous les yeux de son mari. Le directeur général d’Overwatch pris place dans son fauteuil massif de cuir, puis pivota d'un demi de tour.
- Voilà qui explique nos récents soucis avec ...
- La Griffe, lui rappela sèchement sa femme. Gérard soupira, puis souffla sur la tasse de café fumante qu'il tenait entre les mains, sa chaleur le réconfortait tandis que son regard se portait loin au travers de l’immense baie vitrée, contemplant les étendues désolées de l'antarctique. Tu m’avais affirmé l’avoir tué, et voilà qu’il réapparaît en Allemagne, siffla finalement Amélie, aussi froide que la tempête qui s’abattait à l’extérieur.
- Peut-être n’ai-je pas eu la force d’en finir avec celui qui a partagé mon enfance, répondît-il d'un ton détaché.
- Vous les hommes, êtes finalement si faibles derrière vos grands airs. Gérard daigna répondre, se contentant de porter la tasse qu’il tenait à ses lèvres pour en boire une gorgée. Cette fois-ci, laisse moi m'en charger.
- Non, rétorqua simplement son mari d’un calme olympien.
- Combien d’essais te faudra-t-il avant de finalement réussir à lui trancher la gorge une bonne fois pour toute ? Gérard broya la tasse qu’il tenait entre les mains, arrachant un sourire satisfait à Amélie. Elle savait parfaitement comment pénétrer sa carapace.

Lacroix porta un regard détaché sur sa main ensanglantée avant de faire pivoter son fauteuil. Il se leva prestement puis se dirigea silencieusement vers un panneau de contrôle à l'autre extrémité de son bureau. Amélie sondait son âme, tandis qu’il pianotait sur le clavier holographique. Elle s’approcha discrètement, et plaça délicatement ses mains envoûtantes autour des épaules de son mari.

- Je pourrais l'abattre d'une balle entre les deux yeux, lui chuchota-t-elle dans le creux de l’oreille. Sans qu'il ne puisse rien voir venir. Gérard détacha ses yeux du clavier et porta son regard vers le sol, songeur.
- Je ne veux pas risquer de te perdre, répondît-il finalement après quelques secondes.
- Et moi je ne veux pas tout perdre ! hurla Amélie, prise d’hystérie. Regarde ce qu’il reste de l’Humanité ! Tu t'apprête à risquer l’intérêt collectif pour préserver ta conscience ! Il n’est clairement plus de notre côté et n’a plus rien d’humain désormais. Gérard ferma les yeux et pris une profonde inspiration tandis que le mur coulissait, laissant apparaître un gantelet mécanique sous vitre.
- Sous la machine, crois-moi, c’est un cœur bien humain qui continue de battre. Il s’est juste … perdu. Amélie se rapprocha un peu plus, et nicha son visage dans le cou de son mari.
- Alors cette fois-ci, assure-toi qu’il ne puisse plus jamais battre, sinon je m’en occuperai personnellement, répondit t'elle en reprenant son calme.

Amélie embrassa langoureusement le cou de son mari avant de s’éloigner délicatement. Un frisson parcourut son échine tandis que sa femme quittait la pièce d’un pas leste.

- Athéna, qui a rédigé ce rapport ? demanda Lacroix à voix haute tandis que les systèmes de sécurité du gantelet se désactivaient.
- Le Maréchal Klüd, Monsieur le Directeur, répondît immédiatement l’intelligence artificielle avec la voix suave qui la caractérisait.
- D’autres traces de lui à travers le globe ?
- Europe centrale, Afrique de l’Ouest, Asie mineure, je recense une vingtaine d’apparitions sur les trois derniers mois et toutes ses actions visaient la Hiérarchie ou les groupuscules de résistances locales.
- Qu'est ce que tu manigances ... murmura Lacroix à voix basse avant de lâcher un soupir mêlant désespoir et incompréhension.

Gérard soupira encore une fois. Décidément, tous semblaient s’accorder pour lui compliquer la tâche au maximum.

- Annonce notre visite improvisée à la Fédération.
- « Notre » visite, Monsieur ?
- Je prends le commandement, rassemble l’équipe, ordonna-t-il en enfilant le gantelet qui s’accorda parfaitement à son bras droit avant de s’illuminer de mille feux.
- Bien Monsieur, je recherche la dernière position connue du Maréchal Klüd. L’intelligence artificielle marqua un bref arrêt. Eichenwalde.
- Parfait, j’ai entendu dire que c’était charmant en cette période de l’année.
- Monsieur, l’Allemagne est en guerre depuis maintenant trois années consécutives contre les …
- C'était du sarcasme, Athéna.

(Ending theme : https://www.youtube.com/watch?v=y5K3RY1OzfY
???
Chapitre 15 : Le visage du mal

Au même instant, Berlin, Allemagne
- Il arrive, annonça un soldat en armure sombre. Ses camarades échangèrent à demi-mots, et le nom de Willhelm Reinhardt s’échappa de la bouche de l’un d’eux.

Un homme encapuchonné laissa échapper un sinistre grognement et fît face au formidable rayon d’énergie bleue qui, depuis les fondations de la tour Synthetics Insights, en éventrait son sommet. Lorsqu’il s’en approcha, son bras droit fût comme attiré par le formidable flux azur, dévoilant un imposant gantelet cybernétique qui crépitait de plus en plus fort, fouetté par des arcs électriques au fur et à mesure qu’il s’approchait de la source d’énergie.

Hésitant, il se retourna vers ceux qui l’accompagnaient et une femme lui fît comprendre par un signe que ses hommes et elle couvriraient ses arrières.

L’individu au gantelet fît un autre pas en direction du trou béant duquel émergeait le flux d'énergie. Subitement, son gant absorba une phénoménale quantité d’énergie à laquelle il lui était impossible de résister. Un bref instant, il grogna de douleur tandis que son corps était parcouru d’un filet électrique, cependant, il parvint à conserver sa lucidité. Il souleva son gantelet en direction du flux d’énergie, et sembla parvenir à en canaliser le pouvoir dans la paume de son gant. L’intensité du rayon augmenta significativement, et tandis qu’il en recevait toute sa puissance, l’homme arma son bras pour ensuite repousser une dernière fois la vague d’énergie. Son gantelet délivra une formidable onde de choc qui balaya sa capuche et le rayon bleu s’éteignit aussitôt, ne laissant désormais plus qu’apparaître un trou béant au sol et au plafond. L’onde avait également dévoilé le visage mi- humain, mi- synthétique de celui qui portait ce mystérieux gant, défiguré par une prothèse cybernétique, ses yeux rougeoyaient anormalement.

Il caressa le dos de son gant avec son autre main, bien humaine, tout en s’approchant du trou qui éventrait le sol. En contrebas, il apercevait ce qui ressemblait à un générateur complètement détruit par la puissance qui l’alimentait : une orbe bleue qui rayonnait faiblement dans les débris de son catalyseur.

Un immonde sourire de satisfaction se dessina sur le visage de l’individu qui se laissa tomber en direction de l’objet de sa convoitise. Il fût rejoint par la femme qui l’accompagnait. Le côté gauche de son crâne était rasé, et deux curieux implants roses y étaient implantés. Ses cheveux bruns, parés de mèches dont la couleur était un mélange de rose et de violet retombaient à droite. Elle aussi, afficha un air satisfait lorsque ses yeux emplis d’une malice malsaine se portèrent sur l’orbe.

- Enfin, souffla-t-elle à demi-mot, envahie par un sentiment de soulagement que même les explosions au dehors ne parvenaient à perturber.

L’homme se saisit délicatement de l’orbe à l’aide de son gantelet, et celle-ci siffla une douce mélodie à son contact.

- Nous partons, annonça-t-il d’une voix sinistre à l’attention de sa partenaire.
- Précisément, confirma une seconde voix synthétique dans leur dos. Le binôme se retourna tandis qu’une ombre s’extirpait de l’obscurité qui baignait les lieux. Lorsque l’Omniac vint finalement se placer à la lumière qui plongeait depuis le trou béant du sommet de la tour, un sourire carnassier apparût sur le visage de l’homme au gantelet. Partez mais … continua l’Omniac tandis qu’une dizaine de lames énergétiques s’illuminaient autour d’eux, accompagnés de sifflements cybernétiques et de la chute des cadavres de ses hommes restés en haut, sachez que l’orbe restera ici.

A quelques mètres de ce qui allait bientôt ressembler à une exécution, dans un couloir adjacent Reinhardt ralenti la cadence lorsqu’il lui sembla entendre des voix. Il activa le module d’atténuation des bruits de son armure puis continua jusqu’à un trou béant dans le mur. Après avoir jeté un coup d’œil à la scène, il remarqua cet homme au milieu, tenant une orbe bleue dans les mains. C’était précisément ce que semblaient vouloir obtenir les Omniacs qui les entouraient, au même titre que la Fédération. Reinhardt pressa le bouton de communication de son casque.

- Contact visuel, humains, et Omniacs, dernier sous-sol. J’ai également le colis en vue.
- Bien reçu Capitaine, nous sommes en approche, les derniers ennemis viennent d’être éliminés à la surface.
- J’attends votre …

(SOUNDTRACK : https://www.youtube.com/watch?v=6shlBTy ... e=youtu.be )

Reinhardt ne pût terminer sa communication car un Omniac s’engouffra dans le trou laissé dans le mur et lorsqu’il le repéra, émit un puissant son saccadé qui se révéla absolument étourdissant pour les humains qui l’entendaient.
L’omniac qui avait ordonné à ce que l’orbe lui soit remise, sembla hurler de rage tandis que ses congénères se jetaient simultanément sur les deux humains. Le cyborg frappa violemment le sol à l’aide de son gantelet, déchirant le béton sous ses pieds, et délivrant une formidable onde de choc qui repoussa les machines. Le commandant Omniac ouvrît ses paumes et délivra deux puissants rayons d’énergies que les partenaires esquivèrent de peu.

Pendant ce temps-ci, Reinhardt avait tout juste eu le temps de balayer l’Omniac qui l’avait repéré d’un coup de marteau à propulsion avant que celui-ci ne lui ne glisse sa lame dans son armure. La machine s’écrasa dans le mur opposé, il n’en restait que des morceaux. Le mastodonte s’engouffra ensuite dans la pièce, balayant les omniacs un par un.

A quelques mètres du géant, le commandant omniac transformait son bras droit en canon plasma avant de délivrer une pluie de projectiles surchauffés sur l’homme qui lui faisait face. Ce dernier absorba la totalité des tirs dans son gantelet en s’avançant vers son adversaire pour finir au corps à corps. Le commandant Omniac, à l’allure d’un imposant squelette, transforma son deuxième bras en lame énergétique, directement alimentée par son processeur. Il détourna la frappe de son adversaire, lui délivra un coup de genou et délaissa son canon pour récupérer sa main droite. La machine saisit son adversaire à la gorge et le souleva.

- Tu avais le choix, Wayne, dit-il avant d’enfoncer sa lame dans le flanc de sa victime qui se désagrégea entre ses doigts. Il pouvait désormais sentir le canon d’une arme contre son armature.
- Toi aussi, Vex, siffla Sombra en pressant la détente de son pistolet-mitrailleur. Une vive douleur paralysa son bras, tandis que Vex faisait demi-tour sur lui-même en lui balayant les jambes. La jeune femme retomba sur le dos en hurlant de surprise, mais alors que l’Omniac s’apprêtait à lui régler son compte, un objet puissant le percuta et l’envoya s’écraser dans un mur à l’autre bout de la pièce dans un râle mécanique.

Après s’être débarrassé de l’omniac, Reinhardt s’approcha de Sombra qui reculait désespérément à terre.

- La pierre, tout de suite ! ordonna le Capitaine de la Fédération, prêt à empoigner la jeune femme qui disparût sous ses yeux après avoir tapoté sur son avant-bras.

C’est en grognant que le mastodonte allemand pris la direction de l’Omniac qu’il avait balayé avec son marteau quelques instants plus tôt. Après avoir retiré le marteau de son armature métallique, il s’extirpa difficilement du béton dans lequel il était empêtré.

- Humains … grogna Vex en réorganisant son squelette souple dans un terrible fracas de métal. Expliquez-moi, pourquoi vouloir systématiquement compliquer les choses ?
- Vous avez voulu la guerre … Répondît Willhelm en tendant son bras en direction de son marteau à propulsion. Nous allons vous en livrer une que vous n’êtes pas prêts d’oublier ! hurla-t-il après avoir fermement saisi le manche de son arme qui lui était revenu dans les mains.

Vex ricana, puis deux canons à plasma s’articulèrent sur ses épaules. De plus, ce n’était plus une, mais deux lames énergétiques qui prolongeaient désormais ses bras. Les canons s’armèrent, se gorgèrent d’énergie et deux puissantes détonations retentirent.

Sombra réapparût dans le couloir duquel était arrivé Reinhardt, elle y retrouva son compagnon.

- Ne me transpose plus jamais, siffla-t-il alors que le camouflage optique de la jeune femme se dissipait, enveloppée d’un filet violet. En effet, peu avant l’affrontement, Sombra avait pris soin de configurer son système de transposition pour son partenaire. C’est au cours du combat qu’elle jeta la balise en lieu sûr avant de l’activer lorsque Vex était sur le point de l’exécuter. Un sourire satisfait se dessina sur les lèvres de la pirate mexicaine.

- C’était moins une. Vex va devenir un vrai problème.
- C’est légitime, grogna-t-il, Nous venons de lui confisquer tout espoir de salut. Sombra jeta un regard inquisiteur sur l’orbe que tenait Wayne dans le creux de son gantelet, puis ramassa son transposeur. Deux incroyables explosions les propulsèrent au sol tandis que Reinhardt s’écroulait à quelques mètres d’eux. Il ne restait désormais plus grand-chose du mur qui séparait le couloir de la salle des générateurs.

Sans prêter attention aux deux comparses, et désireux d’en finir avec le mastodonte, Vex se jeta sur son adversaire, prêt à l’empaler mais le géant lui saisit les bras, activa son propulseur dorsal et passa littéralement au travers du plafond, l’Omniac dans ses bras.

Sombra et Wayne se relevèrent, prêt à détaler, mais au même instant, une escouade de la Fédération débarqua de la cage d’escalier.

- Ouvrez le feu ! ordonna le chef de groupe après un bref instant d’hésitation tandis que Sombra délivrait toute la puissance de ses implants cybernétiques en décroisant les bras. Une vague électromagnétique violette balaya le couloir et désactiva les armes des soldats de la Fédération.

Wayne profita de cet instant pour se jeter sur le groupe de soldat. Il explosa le premier d’un coup de gantelet, balaya le second et envoya un troisième dans le mur. Sombra glissa entre les jambes de son partenaire pour aller trancher la gorge du quatrième et délivrer un flot de plombs sur le dernier des militaires qui s’écroula dans la gerbe de sang de son équipier précédemment égorgé.

Pendant ce temps-ci, Reinhardt fracassait Vex en traversant chaque étage de la tour.

- Attention, l’armure Conquérant ne se prête pas à une utilisation intensive de ses propulseurs, remarqua l’intelligence virtuelle de Reinhardt.
- Augmente la puissance ! ordonna le mastodonte.
- Disparais ! hurla l’Omniac en transformant sa bouche en canon à dispersion.
- Merde !

Reinhardt se débarrassa immédiatement de son adversaire qui délivra un flot surpuissant d’énergie dans le vide. Vex fût propulsé à l’extérieur de la tour, mais au même moment, les réacteurs de l’armure se coupèrent.

Un long cri de panique et une chute d’une cinquantaine de mètres ébranlèrent le mastodonte qui s’écrasa lourdement à l’endroit d’où il avait décollé. Le souffle coupé, il constata qu’il lui était impossible de bouger le moindre membre.

- Votre armure conquérant a absorbé un impact cinétique dépassant son seuil de choc maximal. Un signal de détresse a été envoyé, veuillez garder votre calme en attendant l’arrivée d’un équipage de la Fédération.

(SOUNDTRACK : https://youtu.be/Erbmd5EWPRw )

Reinhardt soupira, puis détendit finalement ses muscles. Néanmoins, la perte de la pierre demeurait comme un réel échec qu’il sera difficile d’expliquer au Maréchal Klüd.

Le Maréchal justement, tenait une double-lame énergétique dentelée dans une main, et un soldat de Wayne dans l’autre lorsque ce dernier et Sombra sortirent de bâtiment.

- Regardez-ça, cria-t-elle, dédaigneuse, les rats quittent le navire. Les cinq Sturmtruppen, autrement dit, la garde d’élite des Maréchaux de la Fédération, dégainèrent comme un seul homme des armes semblables à celle de leur supérieure.

La main du Maréchal s’illumina d’un voile doré, et le crâne du pauvre soldat fût broyé sans sommations, éclaboussant la blouse noir et or de son bourreau. Le cadavre décapité s’écrasa mollement dans une flaque de sang plein de poussière.

Wayne et Sombra s’échangèrent un regard entendu, et les deux chargèrent leurs adversaires en hurlant. La garde d’élite s’engagea immédiatement, laissant Klüd derrière, impassible.

Sombra fît feu sur les gardes, mais ces derniers effectuèrent des moulinets avec leurs lames, formant un rempart impénétrable. Wayne percuta deux gardes qui esquivèrent gracieusement. Ils étaient rapides, légers, et extrêmement habiles avec leurs lames, mais la puissance du gantelet en viendrait à bout. Le cyborg para un coup de lame à l’aide de son gantelet, se baissa, frappa dans le genou son deuxième adversaire qui, en s’affaissant manqua de transpercer sa cible avec sa lame. Wayne roula sur le côté, agrippa le bras de celui qui venait de rater son coup et retourna son adversaire au sol avec une force surhumaine. Néanmoins, une lame vint se ficher dans sa poitrine. Heureusement, celle-ci était faite d’une armature en titane afin de préserver son cœur et ses autres organes vitaux essentiels qui eux, étaient bien organique. Seul problème, les lames énergétiques avaient la réputation de pouvoir trancher dans n’importe quel métal. Wayne saisit la lame avec son gantelet et la brisa en deux, puis décocha un puissant coup de pied à celui qui avait tenté de le tuer. Le Sturmtruppen fût propulsé sur quelques mètres et celui qui était aux prises avec Wayne, immobilisé au sol, vît son crâne réduit en miette par le gantelet.

Juste retour des choses.

Klüd ne fronça même pas un sourcil face à l’atrocité de la scène. Elle reporta son regard sur Sombra qui activait et désactivait son camouflage optique pour déstabiliser ses adversaire. C’est à l’aide d’une pluie de coups rapides et peu puissants, couplé à son dispositif de dissimulation qu’elle parvenait à tenir en respect trois adversaires simultanément. Très à l’aise en gymnastique, elle multipliait les acrobaties entre les Sturmtruppens, leurs manteaux noir et or virevoltaient au gré de leurs mouvements. Un véritable ballet.

Coup haut, coup bas puis une frappe dans l’aine, Sombra parvint finalement à faire tituber l’un des gardes du Maréchal. Elle s’accrocha à sa jambe, l’immobilisa au sol, attrapa un bras et le brisa avant de se relever tout aussi rapidement. C’est alors que Wayne sauta par-dessus sa partenaire pour balayer les deux soldats restants avec son gantelet. Tous deux s’écroulèrent dans un nuage de poussière.
Les deux compagnons croisèrent ensuite le regard terriblement froid et dénué de vie d’Eva Klüd, femme à qui la guerre contre les Omniacs avait absolument tout coûté.

- Rares sont les ceux qui peuvent se targuer de vaincre un Sturmtruppen au corps-à-corps, déclara Klüd, impériale.
- Disons que nous avons-nous aussi nos propres atouts, répondît Sombra avec insolence.
- Malheureusement, personne n’a pu se vanter d’avoir déjà tué un Maréchal de la Fédération.
- Alors ce jour sera gravé dans l’Histoire, conclut Wayne, inquiétant de par son timbre de voix synthétique. Il lança l’orbe dans les mains de sa partenaire puis chargea.

Wayne et Klüd s’élancèrent l’un en direction de l’autre à toute vitesse. L’un arma son gantelet de puissance, l’autre son bras illuminé d’une aura dorée et lorsque les deux s’entrechoquèrent, ce fût une explosion titanesque qui se produisit, balayant absolument tout sur un large périmètre. La détonation de ce choc était similaire à celle de l’explosion des plus gros missiles balistiques. Un tsunami de poussière déferla depuis l’impact pour retomber progressivement.

Sombra, littéralement soufflée par l’impact, roula sur une dizaine de mètres, avalant terre et poussière puis se retrouva face contre terre, complètement étourdie. Sa combinaison était complètement déchirée, et elle crachait douloureusement ses poumons. La jeune femme griffa le sol poussiéreux, désireuse de ressentir des sensations qu’elle semblait avoir perdue, puis se redressa sur les genoux, les fesses sur les talons et les yeux à demi-clos. Face à elle, Wayne et Klüd se livraient à un combat digne des titans de la mythologie grecque. Chaque coup paré donnait lieu à une détonation brutale qui faisait systématiquement sursauter la cybercriminelle mexicaine.

Wayne ne lâchait pas son adversaire des yeux, et le regard de l’allemande était mêlé d’une fureur passive et d’une détermination inflexible. Malheureusement, une demi-seconde d’inattention fût suffisante pour qu’elle le mette en pièce d’un coup de poing. Le coup, porté en plein dans la zone abdominale propulsa Wayne dans les airs qui retomba violemment à quelques mètres de sa partenaire.

( SOUNDTRACK : https://youtu.be/TXESYfjMGqc?t=30 )

Sombra se jeta sur lui, et le prit dans ses bras, horrifiée. Il semblait inconscient et l’armature métallique n’avait pas suffi à le protéger du coup, les composants robotiques autour de l’abdomen faisaient des étincelles et une mare de sang commençait à se répandre, il avait été sérieusement touché. La vision de Sombra se troubla lorsqu’elle tourna la tête en direction de la Maréchale qui s’avançait vers eux, d’un pas assuré et prête à les exécuter tous les deux.

- L’orbe … déglutît Wayne, un filet de sang à la bouche. Insère l’orbe sur le gantelet.
- Il n’est pas encore configuré, je ne sais pas comment il réagira sans calibrage préalable je … Il lui coupa la parole.
- Sombra …
- Non ! s’écria-t-elle, je ne peux pas ! Les larmes lui montèrent aux yeux, sa gorge se noua soudainement et elle ne pût retenir la goutte salée qui coula le long de sa joue sale.
- Nous ne pouvons pas échouer …

La peur avait remplacé la malice et la sournoiserie. Hésitante, Sombra remarqua que l’intensité du regarde rougeoyant de son partenaire diminuait dangereusement. Wayne utilisa ses dernières forces pour lever son gantelet, et présenta le dos de celui-ci à la cybercriminelle. Un trou était creusé, et ses dimensions correspondaient exactement à celle de l’orbe qu’elle tenait entre les doigts.

Lorsque Klüd réalisa ce que s’apprêtait à faire la mexicaine avec le gantelet de Wayne, elle s’élança à toute vitesse pour les achever.

- Noooooooon ! s’époumona Eva, pleine de rage tandis que l’orbe se glissait dans son étau.

Un formidable carcan d’énergie azur, semblable à celle du faisceau généré précédemment dans les sous-sols de la tour envahi le corps de Wayne, et un rayon de lumière bleu traversa ses prothèses oculaires. Sombra hurla, déchirée entre la peur et la surprise, mais les cris de Wayne furent plus puissants et soudain, le gantelet libéra un rayon d’énergie des plus phénoménal qui déferla en direction du Maréchal. Klüd, stupéfaite lâcha sa double-lame, et illumina sa seconde main. Elle leva les bras devant elle et déchaîna toute la puissance de sa biotique contre l’énergie qui était dirigée vers elle, à l’impact, le sol tout autour se défaussa, suivi d’une terrible détonation, laissant le réseau de canalisation de la ville à ciel ouvert. Eva était l’une des biotiques les plus puissantes du monde, malheureusement, le pouvoir qu’avait déchaîné Wayne était autrement et infiniment plus dévastateur que le sien. Les bras du Maréchal tremblaient et brûlaient face au déferlement de puissance auquel elle était confrontée. Eva hurlait de douleur, mais elle ne devait pas échouer, les enjeux étaient beaucoup trop importants.

Synthetic Insights était le siège de la société qui avait produit les Omniacs, et d’après les recherches et les données compilées des chercheurs de la Fédération, le processeur de chaque Omniac vivant était alimenté par une énergie particulière, une énergie qui émanait justement de cette pierre et c’était la seule dont l’existence était connue. Il ne faisait alors aucun doute sur son importance supposée.

C’est un vaisseau de La Griffe qui mît un terme au bras de fer, il délivra une salve de missiles sur la Maréchale qui disparut dans les décombres, la fumée et la poussière. Lorsque l’appareil passa en rase motte, Sombra lança son transposeur à l’intérieur avec une précision conférée par ses implants. Elle le configura pour deux, actionna le dispositif et se retrouva à l’intérieur de l’aéronef qui franchit finalement le mur du son vers une destination lointaine.

(SOUNDTRACK : https://www.youtube.com/watch?v=lER0rqEKy8s )

Choquée, et à bout de force, elle songea tout de même au fait qu’avec les plans du Mégalith et l’orbe en leur possession, plus rien ne pouvait les arrêter, pas même Overwatch.

Néanmoins, sans que le pilote de l’aéronef ne le remarque, un minuscule projectile percuta la carcasse. Ce n’était pas une munition, mais plutôt une microcapsule de laquelle se libéra un insectoïde robotique : c’était un traqueur Omniac.

Vex, sacrément endommagé par Reinhardt, avait malgré tout assisté à l’impressionnant combat que les deux mortels s’étaient livrés et au déferlement de puissance de l’orbe associée au gantelet de puissance de Wayne. Désormais, le temps était compté pour lui et les siens, mais fort heureusement, ce traqueur allait les mener à la victoire. Vex activa son dispositif de communication.

- Zenyatta,
- Oui, Commandant.
- Il a la pierre, annonça Vex.
- « Il » ?
- Oui. Prépare les Prétoriens, nous allons la récupérer.

Alors que Vex disparaissait dans les décombres des immeubles de Berlin, plusieurs vaisseaux de la Fédération atterrirent sur la grande place …
Chapitre 16 : Un nouvel espoir

[ SOUNDTRACK : https://www.youtube.com/watch?v=5BDLIREb0NY ]

« Eva … »

Son nom résonnait au travers de l’immensité éclatante qui l’entourait, mais elle ne pouvait rien distinguer. Non seulement aveuglée par un bain de lumière, elle était également assourdie par un sifflement aigue, caractéristique de ceux qui traumatisent les oreilles après s’être trouvé au centre d’une terrible explosion. Néanmoins, elle parvenait à entendre cette voix qui l’appelait inlassablement, elle résonnait dans le vide.

« Eva … »

Elle se releva péniblement au milieu de se néant immaculé. Elle était au beau milieu de nulle part, ne voyait rien, n’entendait et ne ressentait rien. Le voile blanc semblait s’étirer jusque l’infini. Soudain, elle eût la désagréable sensation de ne pas être seule, et lorsqu’elle se retourna, ce fût un fantôme bien particulier qui lui fît face.

« Zoé ! » hoqueta-t-elle en reconnaissant les traits si doux de sa sœur défunte.

Eva voulu attraper la main de sa jumelle, mais sa silhouette s’envola aussitôt, et soudain, l’obscurité lui tendit les bras. Deux gigantesques yeux rouges se dessinèrent brièvement dans les ténèbres dévorantes avant de laisser place au néant. Elle n’arrivait plus à respirer.

Elle se réveilla dans un sursaut tout en inspirant une phénoménale bouffée d’air frais. Elle avait toujours été sujette aux apnées dans son sommeil, mais cette fois-ci c’était différent. La visite onirique que lui avait rendue sa sœur s’ajouterait à la longue liste de ces évènements qui la hanterait à jamais. C’était la première fois qu’elle la voyait en rêve, et cela avait l’air tellement réel qu’Eva s’en trouvait déboussolée.

C’est après avoir réussi à maîtriser sa propre respiration qu’Eva prêta attention à ce qui l’entourait. Elle était redressée sur un lit d’hôpital, installée au sein d’une pièce faiblement éclairée par une ampoule halogène prête à rendre l’âme.

« Combien de temps suis-je restée inconsciente ? » se demanda-t-elle en scrutant la pièce. Rien de particulier ne meublait cette chambre de soin.

Après remarqué sa poitrine et ses mains bandées, elle jeta un coup d’œil à la perfusion qui semblait l’avoir alimenté pendant un petit moment. Son combat contre ce type au gantelet l’avait grièvement blessée, et elle se remémorait alors cette puissance phénoménale avait manqué de la balayer. Eva n’avait jamais rien vu de tel. Les échecs de ses dernières semaines firent naître l’amertume dans son cœur. Le vol des plans du Mégalith, la situation catastrophique de son pays et la perte de la pierre, la situation était désormais beaucoup trop désespérée pour y apercevoir ne serait-ce qu’une infime lueur d’espoir.

Enfin, si elle-même, la plus puissante des Maréchaux encore en vie et combattante biotique d’exception avait été terrassée par cet homme, qui pourrait être en mesure de l’arrêter ?

Le visage de Zoé, gravé dans son esprit l’enveloppa d’une chaleur réconfortante. Pourtant, le cœur d’Eva était pris dans un étau douloureux, prêt à imploser. Toutefois, elle refusait à sa propre peine de s’exprimer. La gorge nouée, les yeux brillants, elle prit une profonde inspiration puis grogna pour se donner du courage. Elle glissa sur le bord de sa couchette et se trouva face à la porte ouverte de la salle de bain. Elle fixa longuement ses cheveux blonds hirsutes et aux pointes abîmées au travers du reflet de la glace, ses yeux d’un bleu profond étaient cernés, la fatigue se lisait dans leur iris. Son visage, grave et marqué des balafres de son dernier combat portait désormais plus que jamais les horreurs de cette terrible guerre.

Au-dessus d’elle, le visage bienveillant de sa sœur apparaissait dans le reflet. Un halo doré enveloppa son corps, puis la glace se fissura brusquement.

Quelqu’un frappa à sa porte, avant d’entrer sans attendre d’y être invité, sûrement un infirmier. Le visage de Zoé disparu et Lorsqu’Eva se retourna, ce n’était pas un membre de l’équipe médicale qui lui faisait face mais le Capitaine Reinhardt.

- Je ne m’attendais pas à vous revoir sur pieds aussi rapidement, s’étonna le mastodonte, qui même sans son armure Conquérant, se montrait tout de même impressionnant physiquement.

- Est-ce réellement surprenant, demanda sinistrement Eva en prenant soin de refermer la porte de la salle de bain. Elle faisait référence à ses dons biotiques, ces derniers, en plus de lui conférer des pouvoirs hors du commun, avaient considérablement renforcés son métabolisme. Willhelm, reprit-elle, si d’aventures, vous deviez rendre visite à une femme dans un futur proche, patientez sur le pas de la porte.

Reinhardt se trouva bête, d’autant plus lorsque la Maréchale lui désigna la porte d’entrée. Confus et gêné, il ne trouva même pas les mots pour expliquer sa maladresse. Impassible, Eva attrapa son manteau noir et or, tout en lui faisant comprendre d’un geste de la main qu’elle ne tenait pas rigueur de sa maladresse.

- Quelle est la situation dehors ? demanda-t-elle en enfilant ses bottes. La réponse de Reinhardt se fît attendre et elle leva un regard interrogateur à son attention, toutefois, le silence du mastodonte suffisait à ce qu’elle comprenne la gravité d’une situation qui avait certainement échappé à tout contrôle. Nous avons perdu ? se risqua-t-elle tout de même à affirmer, sans toutefois vouloir l’imaginer ne serait-ce qu’un instant. Elle ferma les yeux, comme si cela suffirait à la téléporter loin de cette guerre, puis, n’osant croiser le regard abattu de Willhelm, elle plongea son visage dans ses mains moites. Depuis combien de temps ? demanda t’elle finalement.
- Le Reichstag a cessé d’émettre au cours de la nuit. Elle ne voulait pas y croire, et refusait de l’accepter mais le négationnisme n’altérerait pas la réalité à laquelle elle doit faire face.
- Et les Maréchaux ?
- Tous morts ou portés disparus … Si ce n’est pire. Le reste de l’armée est dispersée … éclatée … Perdue … Le cœur d’Eva se souleva dans sa poitrine, s’en était presque douloureux. Elle se leva et attrapa les mains de son subordonné qui semblait perdre pied.
- Willhelm, quelqu’un a forcément réussi à s’échapper, déclara t’elle en tentant de se montrer la plus rassurante possible. Malheureusement, il est difficile de convaincre autrui, sans être convaincu soi-même des mots que nous utilisons. Reinhardt garda le silence et elle en profita pour reprendre le contrôle de ses émotions.
- Si Berlin est tombée, alors où sommes-nous ?
- Dans l’ancienne base souterraine du château d’Eichenwalde.
- Eichenwalde ? Cette base a été construite il y a au moins deux siècles.
- Exact, et désormais elle est équipée et pleinement opérationnelle. Les appareils ne nécessitent que quelques calibrages mineurs. Jamais les Omniacs ne songeront à chercher dans leur sillage.
- Parfait, répondît-elle, satisfaite des initiatives prises en son absence. Il restait toutefois une question essentielle.

Elle s’apprêtait à lui demander quelle était la raison de sa visite, mais il la devança.

- Un aéronef de la Hiérarchie vient d’atterrir avec à son bord une équipe d’Overwatch.
- Overwatch, voilà une visite inattendue, songea Eva. Un sourire s’esquissa discrètement au coin de ses lèvres légèrement brûlées malgré le douloureux souvenir qu’avait laissé leur dernier passage avec la mort de sa jumelle. Peut-être sont-ils les seuls à pouvoir nous donner un peu d’espoir en des temps troublés.
- Je n’en ai jamais douté Maréchale, de plus, le Directeur Général s’est déplacé en personne pour vous rencontrer, précisa le mastodonte. Il semble que la raison de leur déplacement soit capitale et je venais vérifier si vous étiez en état de recevoir une telle délégation, surtout. Je sais que leur dernière visite a sonné le glas de la chancelière, mais nous ne pouvons plus tourner le dos à la Hiérarchie. Eva savait qu’il avait raison, et le ressentiment qu’elle éprouvait à l’égard d’Overwatch pour avoir causé la perte de sa sœur ne disparaîtra jamais. Toutefois, pour son pays, elle était prête à faire de grandes concessions.
- Bien, voyons ce qu’ils ont à nous dire, l’interrompit-elle avec un engouement qu’il ne s’expliqua pas. Je suis curieuse de savoir ce qui peut pousser Lacroix à sortir de son igloo. Préparez la salle de briefing du vieux château, et en attendant, faites les patienter dans leur vaisseau, Le mastodonte se dirigea vers la sortie. J’oubliais, il s’arrêta sur le pas de la porte et tourna simplement la tête, elle enfilait des gants en cuir noir. Seuls Lacroix et le Commandant d’Overwatch sont conviés. Préparez également les transports, s’il en reste. Je vais annoncer à Lacroix que nous intégrerons la Hiérarchie.
- Vraiment ?
- Voyez-vous un endroit habitable et sûr dans les environs ? Il semble évident que nous ne pouvons pas rester ici.


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- C’est pas possible, s’indigna Lena, avachie sur la table d’holo-échec du vaisseau, déconfite face au regard amusé mais bienveillant d’Angela qui venait de balayer sa reine sur un coup qu’elle n’avait pas vu venir.

L’échec et mat était proche et l’anglaise ne trouva rien de mieux à faire que de décaler son roi d’une case, déclenchant le piège mortel de son adversaire au tour suivant. Angela balaya l’un des pions avec son cavalier et tenait désormais la pièce maîtresse de Lena entre ses griffes. Échec et mat. Lena s’enfonça dans son fauteuil, frustrée par la défaite qu’elle venait d’essuyer. Angela s’amusa du comportement de sa nouvelle recrue et ne pût s’empêcher de glousser, Lena, très susceptible s’agaça. Elle s’expliqua longuement sur toutes les raisons pour lesquelles elle ne jouerait plus jamais avec Angela à ce jeu, arrachant un franc éclat de rire à cette dernière.

Un fou rire qui fît incroyablement de bien à tous les membres du groupe tant les occasions de rigoler étaient rares depuis ces dernières années. Même Morrison semblait se détendre, toutefois, la vue de son frère d’arme endormi dans cette capsule contre sa volonté lui laissait un goût amer dans la bouche, quand bien même il le méritait. Lacroix lui, ne quittait pas des yeux les dossiers concernant ce mystérieux soldat cybernétique.

McCree observait la scène de loin, affalé sur une banquette. Son chapeau, retourné, était posé sur ses jambes. Un sourire se dessina sur son visage. Il gratta sa joue barbue tout en jetant un regard à la photographie qui était accrochée au fond de son chapeau. Un sentiment de nostalgie l’envahi.

- Jesse, l’intéressé releva la tête, arraché de sa torpeur par Léna qu’il n’avait pas vu arriver. Qu’est-il arrivé à ton bras ? Il attarda son regard sur le cliché à l’intérieur de son couvre-chef il se trouvait attablé, revolver en main pour la pose, aux côtés d’une jeune femme aux cheveux blonds platine elle tenait des cartes de poker dans sa main, l’air las.

- Ça Lena, c’est une histoire qui peut attendre, répondît le cowboy avec un sourire fatigué.

La porte du vaisseau s’ouvrit soudainement, et tous reportèrent leur attention sur la silhouette massive qui se dessinait dans la lueur du contre-jour.

- Le Maréchal est disposé à vous recevoir, déclara Reinhardt, et il ne pût contenir sa joie en reconnaissant les visages d’Angela, décoré d’un merveilleux sourire et de Jack. Le cœur d’Angela sembla s’arrêter, jamais, même dans ses rêves les plus fous, elle n’avait espérer revoir un jour son vieux compagnon. Pourtant, la mine du mastodonte s’assombrissait au fur et à mesure qu’il dévisageait les différents membres de l’équipe. Puis il réalisa et Angela comprit immédiatement. Dans son regard, l'on pouvait deviner qu'il se faisait une raison.

- J’ai tout absolument tout donné, confia t’elle en s’approchant de lui d’un pas hésitant. Tous deux se remémorèrent ces années passées à combattre à travers le globe aux côtés d’Ana, Reyes et Jack.
- Il y avait une solution, siffla ce dernier avec un ton encore imprégné d’une rancœur qu’elle considérait comme injustifiée. Willhelm lui adressa un regard interrogateur, curieux d’en savoir plus.
- C’était une vie pour une autre, Morrison, intervint Lacroix qui s’était levé de son siège. Personne ne peut exiger un tel sacrifice de quelqu’un. Jack, il faut absolument que nous puissions faire table rase de ce qu’il s’est passé si nous voulons avoir la moindre chance de remporter cette guerre. Il s’apprêta à renchérir, mais Reinhardt lui coupa l’herbe sous le pied.
- Il a raison, Jack. Il sonda le cœur de son vieil ami et pouvait ressentir sa peine car elle transpirait par tous les pores de sa peau. Ana était ta femme, une mère, mais aussi notre amie. Nous l’aimions plus que tout, à notre manière. Nous partageons ta peine plus que tu ne sembles vouloir l’imaginer et je suis persuadé qu’Ana n’aurait jamais voulu que sa mort nous divise. Angela leva vers lui des yeux emplis de reconnaissance, elle espérait que ces mots puissent apaiser leur ami.

Cependant, Jack ne laissa pas transparaître l’once d’une émotion, son regard se dirigea vers Reyes, emprisonné dans une chambre de sommeil de la taille d’un cercueil. C’était la seule solution pour le canaliser. Tout le monde s’était mis d’accord sur le fait qu’il ne devait être réveillé qu’en cas d’urgence absolue, mais quand bien même, il était impossible de savoir comment il réagirait si cela devait arriver.

S’il ne tenait qu’à Reinhardt de choisir, il l’aurait éjecté de l’appareil au-dessus de l’océan, car cette cicatrice qu’il portait au visage était son œuvre. Reyes avait, déjà à l’époque, une manière bien à lui de régler les différends. De ce fait, Willhelm n’avait jamais compris qu’un homme aussi dangereux et instable que lui soit maintenu en service. Pour lui, ce n’était qu’un vulgaire psychopathe qui se nourrissait de la violence que la vie pouvait offrir.

- Bien, nous ne devrions pas faire attendre le Maréchal plus longtemps, pressa finalement Lacroix.
- Absolument, toutefois, elle a établie des conditions très claires et elle veut vous rencontrer en tête à tête, expliqua-t-il en les désignant Angela et lui. La jeune femme se retourna vers Lena et Jesse, dans l’attente de leur réaction.
- La nuit a été courte de toute manière, déclara le cowboy en cachant son visage dans son chapeau, les pieds sur la table, tandis que Lena levait un sourcil pour exprimer son incompréhension. Jack lui, se contenta de grogner en signe d’approbation.
- Bien, s’égaya Lacroix, puisque tout le monde semble être d’accord, il désigna la rampe d’accès au vaisseau, nous vous suivons.


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- Restructuration de l’exosquelette terminée, déclara l’intelligence artificielle omniaque. Calibrage des systèmes de visée en cours.
- Que s’est-il passé, Vex ? Demanda un autre omniac qui se tenait debout, les bras croisés, et entouré d’orbes énergétiques qui semblaient léviter grâce à un champ gravitationnel complexe.
- Je tenais le Destructeur entre mes mains, répondît sinistrement le commandant omniac dont l’exosquelette en unobtanium avait été sévèrement endommagé. Reinhardt n’avait pas retenu ses coups. Mais d’autres humains se sont interposés, et ce lâche a profité de la confusion pour s’enfuir avec la pierre.

Une multitude d’appareils de maintenance, sous le contrôle d’une intelligence virtuelle, qui se démarquait d’une intelligence artificielle par une autonomie limitée, se chargeaient de remédier aux soucis d’intégrités structurelles de l’exosquelette de Vex. En temps normal, l’unobtanium, sorte de métal « vivant » aux propriétés incroyables, était capable de se régénérer sans aide extérieure. Cependant, et malgré sa résistance hors du commun, il n’était pas éternel et Vex avait essuyé tant de dégâts au cours du conflit qu’aujourd’hui, il flirtait avec les limites de son corps. Les ingénieurs omniacs étaient parvenus à créer cette unité de maintenance afin de procéder à des réparations complexes, mais ce n’était que retarder l’inévitable et il ne le savait que trop bien. Aujourd’hui, la moindre intervention sur son exosquelette était susceptible de le déconnecter à tout jamais. L’intelligence artificielle le lui rappela encore une fois :

- Le prochain combat pourrait bien être le dernier, Commandant. Vex toussota, c’était un signe de l’épuisement de son corps qui ne trompait pas.
- Peut-être devriez-vous rester en arrière, vous représentez l’espoir pour notre peuple, conseilla Zenyatta, qui savait toujours se montrer sage, que ce soit dans ses actes, ou dans ses paroles. Votre perte représenterait une innommable tragédie pour les nôtres.
- Il est malheureusement trop tard pour faire reculer, répondît Vex, impérial. J’ai été désigné par l’Iris pour exécuter « Sa » volonté, et la possession du Destructeur, cette pierre représente un grand danger. Personne ne sera en sécurité tant qu’elle ne sera pas mise à l’abri.
- Comment la récupérer ? J’ai beau réfléchir à toutes les options à notre disposition, il m’est impossible d’entrevoir une solution raisonnable au problème. Un écran holographique apparut derrière Zenyatta, il afficha une carte avec un marqueur désignant une ville russe : Saint-Pétersbourg.
- Mon nano drone les a pistés jusqu’aux confins de l’Europe, des coordonnées précises s’établirent et désignèrent une usine désaffectée de Volskaya Industries.
- Saint-Petersbourg, constata Tekharta, sceptique, c’est une zone de guerre.

Vex s’extirpa du module de maintenance et s’avança en toussotant vers un panneau holographique contre le mur. Après avoir saisi une combinaison de symboles, la pièce s’illumina. Elle baignait désormais dans les rayons radieux du soleil d’Afrique de l’Ouest. Une incroyable mégalopole fourmillait à l’extérieur, un monorail serpentait entre les immenses bâtiments.

- Il nous faut des alliés, déclara Vex.
- Nous sommes seuls depuis le Grand Schisme, et aucun humain sain d’esprit résidant à l’extérieur de cette cité n’aurait l’idée de venir en aide à ceux qui ont causé leur perte, remarqua très justement Zenyatta. Nous restons des machines à leurs yeux, et ils ne feront aucune différence avec nos frères.
- Précisément, et c’est pour cette raison que les humains doivent savoir que nous existons. Cette cité est la preuve incarnée de la possibilité d’une cohabitation entre nos deux espèces. Une cohabitation régie par l’égalité et l’harmonie entre les races. Nous sommes restés cachés pendant trop longtemps, Tekharta. Aujourd’hui, le monde est au bord du gouffre. Cette guerre doit cesser.
- Malheureusement, ils sont déjà allés beaucoup trop loin pour qu’il soit possible de faire machine arrière, Vex. Nos frères sont aveuglés par leur soif de vengeance, et rien hormis l’extermination totale des Hommes ne semble pouvoir l’étancher.
- Je leur ouvrirai les yeux, Tekharta.
- Je ne demande qu’à vous croire, mais les humains, eux, n’oublieront jamais ce qui leur a été fait. La rancœur et le ressentiment font partie intégrante de leur code génétique.
- Alors il est temps qu’elle apprenne la vérité, répondît Vex qui attendait ce moment depuis quinze ans.
- Est-ce vraiment le bon moment ? demanda Tekharta, inquiet. J’ai l’intime conviction qu’il est encore trop tôt.
- Je l’ai vu ouvrir les yeux pour la première fois, j’ai assisté à ses premiers pas. Lorsque son cœur s’est brisé pour la première fois au collège, j’ai été la première personne vers laquelle elle s’est retournée. Je me suis occupé d’elle toute ma vie, je la nourrissais et la couchait le soir. Nous avons préparé ensemble ses examens et j’étais aux premières loges lors de l’attribution de son doctorat. Nous étions une famille, ses parents voulaient le meilleur pour elle et j’ai été acquis en ce sens. J’ai consacré ma vie entière aux Ziegler, mais lorsque la guerre a éclaté je n’ai pas eu le courage de faire un choix et j’ai fui. J'attends ce moment depuis tellement longtemps.
- Cela fait désormais quinze ans que vous n’avez pas eu de contact, Vex. Êtes-vous réellement prêt à risquer la pérennité de Numbani pour une humaine ?
- Pour une humaine, bien sûr que non. En revanche, Tekharta, pour Angela, je ferais n’importe quoi. Zenyatta exprima un soupir synthétique, et s’avoua vaincu. Elle a grand cœur, et je sais qu’elle nous aidera.

Le cœur possède ses raisons que la raison elle-même ignore, et il était difficile d’aller à l’encontre de ses sentiments. Néanmoins, Tekharta était persuadé que cette solution était mûrement réfléchie. Grâce à ses nano-omniacs, Vex n’avait jamais perdu sa protégée de vue, et s’il décidait aujourd’hui de la retrouver, dans une situation aussi critique, c’était justement parce que la situation le nécessitait. Zenyatta lui accordait sa confiance toute entière, mais c’était également la confiance de toute une ville, et de tout un peuple que Vex portait sur ses épaules. Une ville dans laquelle humains et omniacs sont parvenus à construire quelque chose de grand. La cohabitation était possible, et en étant désigné par l’Iris, le gouvernement de Numbani, comme l’Elu, Vex avait désormais consacré la fin de sa vie à l’accomplissement de ce rêve merveilleux.

Un rêve dans lequel humains et omniacs marcheraient à nouveau main dans la main.

Un rêve dans lequel Angela serait à ses côtés pour sa déconnexion.

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