[FIC] Le monde aura toujours besoin de Héros !

Tout ce qui concerne Overwatch de près ou de loin.

Chapitre 6 : Le réveil

[ SOUNDTRACK : https://www.youtube.com/watch?v=U80AEp-o7AQ ]

1 semaine plus tard ... Complexe Terra-Nova, Antarctique.

Cela faisait désormais sept jours qu'Angela travaillait sans relâche. Sept jours, qu'elle ne dormait plus. Sept jours qu'elle n'avalait plus grand chose. Sept jours qu'elle se tuait à maintenir le Commandant d'Overwatch en vie.

Elle se voyait encore là-bas, en Allemagne, tendre la main vers Reinhardt qui tenait le cadavre d'Ana dans ses bras. Angela fît ce qu'elle savait faire de mieux en ce monde : des miracles. Elle parvint à maintenir l'organisme d'Ana "en vie" pour la durée du rapatriement. Néanmoins, la science devait également avoir sa part de travail, et très souvent, c'était le plus gros chantier.

Aidé d'Athéna, l'intelligence artificielle du complexe, le Docteur Ziegler parvint à réparer les dégats subit par la structure corporelle d'Ana. En partie, tout du moins. Les dégats au niveau physiologiques étaient conséquents, Angela n'osa pas imaginer l'impact psychologique subit par le Commandant lorsqu'elle se vît mourrir dans les bras de son compagnon.

Dans le projet REAPER, l'aspect psychologique avait été volontairement écarté car Reyes devait être transformé en machine de guerre. Ici, avec Ana, c'était différent. Overwatch avait besoin de sa personalité intacte, néanmoins, l'expérience de la mort devait certainement changer celui qui la vivait.

Le Docteur Ziegler posa ses outils chirurgicaux, puis se poussa de la table d'opération, son tabouret à roulette glissa le long de la pièce. Angela s'agrippa à une table, et en saisit un dispositif mécanique. Un coeur artificiel. Elle l'avait conçu elle-même, mais ne l'avait jamais utilisé sur un patient. Elle en craignait trop les effets qui étaient encore inconnus. Le problème qui se posait était que le coeur d'Ana était trop endommagé, et que les greffons étaient trop rares. Elle reposa l'objet, soucieuse. Le visage meurtri d'Ana la hantait, l'effrayait.

Soudain, l'ordinateur du labo sonna, la loge d'Athéna apparût :

- Oui ? demanda Ziegler en s'approchant du terminal.
- Docteur, vous devriez vous rendre au laboratoire du projet REAPER, il y a un problème, déclara la voix douce et mélodieuse de l'intelligence artificielle.
- Comment ça ? s'étonna Angela.
- Le Directeur Général estime qu'il est temps de réveiller le Lieutenant. Il a ordonné la levée de la cryostase, expliqua Athéna d'un ton neutre.
- Que personne ne touche à rien Athéna, j'arrive tout de suite ! s'exclama Angela en pianotant sur l'ordinateur. Je bloque toutes les accréditations.
- Vous ne pourrez pas toutes les bloquer, Docteur Ziegler. Le Docteur Winston est votre supérieur et pourrait s'affranchir de vos blocages.

Angela bondit précipitamment de son tabouret à roulettes et se jeta en dehors de la pièce. Soudain, elle s'arrêta sur le pas de la porte. Elle observa le corps inanimé d'Ana une dernière fois, comme pour s'assurer qu'il n'allait pas se réveiller. Le Docteur baissa les yeux avant d'éteindre la lumière et de s'en aller.

______________

- Je suis navrée Monsieur Lacroix, je ne peux vous autoriser à procéder au réveil du Lieutenant Reyes, vous n'avez pas les autorisations suffisantes, expliqua Athéna au Directeur Général d'Overwatch qui faisait les cents pas dans une pièce adjacente au labo attribué au projet REAPER au centre duquel trônait une cuve cryogénique à l'intérieur de laquelle était conservée le corps de Reyes.
- Oui je sais Athéna, tu me l'as déjà répété trois fois, répondît Lacroix, las, qui massait son bouc, avant de littéralement exploser. Mais bon sang nous avons besoin de lui ! s'exclama t-il en pointant du doigt le Lieutenant à travers la vitre sans tain . Maintenant !
- Vous n'avez pas les autorisations nécessaires, Monsieur Lacroix, répéta l'intelligence artificielle avec le calme qui la caractérisait.
- Faites moi penser qu'il faudra un jour débrancher cette I.A, grogna t-il tandis qu'Angela faisait au même moment irruption dans la pièce. Les gardes armés qui accompagnaient Lacroix se retournèrent.
- Qu'est ... Ce que ... Vous faites ? Articula soigneusement Angela, loin d'être intimidée.
- N'y voyez rien de mal, Docteur Ziegler, déclara Lacroix en ordonnant à ses gardes de sortir d'un geste de la main. Il désigna ensuite les sièges de la pièce avant de s'asseoir. Le Directeur Général croisa les jambes, confortablement installé, il priait désormais à Angela de faire de même. Celle-ci n'esquissa pas un seul geste, de marbre. Lacroix porta son poing à la bouche qu'il mordit frénétiquement avant de le retirer. Nous avons besoin de lui ! expliqua t-il, Overwatch a besoin de lui. Le monde ! A besoin de lui, s'écria t-il avec la grandiloquence qui le distinguait. Il accompagnait toujours ses discours par de grands gestes ainsi qu'une intonation dynamique des plus convaincantes.
- Il n'est pas prêt, rétorqua Angela en s'approchant de la vitre sans tain qui se trouvait derrière le siège de Lacroix. Il n'est pas encore stable sur le plan émotionnel.
- Et alors ! s'exclama le Directeur Général en penchant sa tête en arrière pour observer son interlocutrice. Tout ce que nous lui demanderons, ce sera des détruire des machines. C'est dans ses cordes, déclara t-il en levant l'index. Angela ne répondît pas, perdue dans ses pensées. Dans le pire des cas, nous nous en débarrasserons, ajouta simplement Lacroix avec une terrible indifférence qui écorcha la jeune femme.

- Nous nous en débarrasserons ? répéta t-elle, vide de toute intonation, incapable de comprendre comment il ferait en cas d'incident.

Pour la première fois, l'éthique et la morale lui posait un obstacle. Elle caressa la vitre de ses doigts gantés, hésitante, soucieuse. Perdue. Avec Lacroix, tout semblait si simple, si évident.

- Alors c'est donc ça, un produit jetable à votre bon vouloir. Un jouet. C'est tout ce qu'il représente pour vous, chuchota Angela. Il redressa la tête, sans répondre, puis s'agita sur on siège avant de finalement décider de se lever. Il s'approcha d'Angela puis lui posa finalement la main sur l'épaule, elle sursauta un bref instant.
- Je sais, que vous m'avez retiré les autorisations, murmura t-il à son oreille. Je pourrais vous mettre à pied pour ça. Angela ferma les yeux, un frisson parcouru son corps entier. Mais vous êtes une jeune femme raisonnable. Il s'éloigna lentement à reculons avant de brusquement lui tourner le dos. J'ai donc une proposition à vous faire, s'exclama t-il. Soit ! Je vous licencie, vous exclu du complexe pour trahison et fait appel au Docteur Winston qui se chargera effectivement de réveiller ce zombie, là-derrière. Soit ... Il hésita un instant. Soit, vous le réveillez vous-même et nous serons alors quittes. Il lui laissa un petit moment de réflexion avant de reprendre. Vous avez vue le Commandant mourir Angela, avez perdu de la famille et des amis, vous savez de quoi sont capables nos ennemis. Nous devons apporter une réponse proportionnelle à la gravité des derniers événements survenus si nous voulons assurer la survie de notre espèce. Et notre survie, déclara t-il. Repose, il s'approcha rapidement de la vitre sans tain, sur le Lieutenant, putain, de Reyes, s'écria t-il brusquement en frappant la vitre. Une violence et une vulgarité qu'il n'avait pas l'habitude d'éprouver. Est-ce que vous comprenez ? demanda t-il d'une voix mielleuse en reprenant instantanément son calme.

Un long silence s'installa, Ange était perdue dans ses pensées, son regard vide était tourné vers Reyes. Lacroix se rapprocha d'elle encore une fois, il prit place à ses côtés, silencieux. Au fil du temps, elle douta du projet qu'elle jugea trop dangereux.

De son vivant, Reyes n'était pas le genre d'homme avec qui il était possible de discuter. Il était avide de sang et de violence. Il ne connaissait ni la peur, ni la pitié, et encore moins les remords. Des ordres lui étaient donnés, et il les exécutaient. Il était l'instrument de la volonté de la Hiérarchie, soupçonné de tremper dans de sordides affaires de meurtres pour le compte de certains Chanceliers corrompus, rien n'a jamais été prouvé cependant.

Elle n'avait définitivement plus confiance en ce projet, néanmoins, elle ne pouvait pas désobéir. Du moins, pas tant qu'elle n'aurait pas arrachée Ana des bras de la faucheuse. Angela tourna son regard vers Lacroix qui se trouvait debout à ses côtés, elle reporta ensuite son attention sur le panneau de commande qui faisait face à elle.


[ SOUNDTRACK : https://www.youtube.com/watch?v=1zyhQjJ5UgY ]


- Athéna.
- Tout de suite Docteur Ziegler, répondît l'intelligence artificielle tandis que la cuve cryogénique basculait lentement à la verticale, expulsant plusieurs jets de fumée blanche. Activation des systèmes de sécurité, déclara Athéna tandis que des tourelles s'activaient aux quatre coins du laboratoire. Peu à peu, la vitre givrée de la cuve s'éclaircit, laissant apparaître un masque de mort.

Angela préférait définitivement oublier l'homme qui se trouvait derrière, elle détourna le regard et s'en alla. Aujourd'hui, c'était à un monstre qu'elle avait sciemment donnée naissance.

- Mais qu'est ce qu'elle fout ici ! s'exclama Gérard alors qu'Angela sortait de la pièce. Le Docteur se retourna et son visage se décomposa lorsque, horrifiée, elle aperçut une petite fille entrer dans le labo, de l'autre côté de la baie vitrée.

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Fareeha jouait à cache-cache avec le petit singe avec lequel elle s'était liée d'amitié. Elle ne comprenait pas trop comment il faisait pour la comprendre alors qu'il n'était qu'un animal, mais peu importe, cela la réconfortait lorsque sa mère partait un peu trop longtemps. Bien évidemment, le Docteur Winston était au courant et avait même proposé à la petite de l'emmener chez elle, elle n'attendait que l'approbation de sa mère.

Au détour d'un couloir, elle se retrouva face à une porte barrée d'un holomarquage restreignant l'accès. Elle ne savait pas lire, néanmoins, la couleur rouge du marquage lui fît clairement comprendre qu'elle n'avait pas le droit d'entrer. C'est alors que sa curiosité pris le dessus, et puis, peut-être que le singe se trouvait à l'intérieur, car après tout, lui non plus ne savait pas lire.

Elle pénétra dans la pièce, un immense container se trouvait à l'intérieur, expulsant de la fumée blanche et froide. Une alarme retentit et un gyrophare rouge s'activa. Soudain, la porte de la cuve se déclencha, Fareeeha était ébahie. Elle s'approcha encore un peu lorsque finalement de la fumée noire s'en échappa. La matière volatile virevolta à travers la pièce, semblant en sonder chaque recoin.

- Souffrances ... une voix fantomatique susurra ce mot qui résonna dans le laboratoire de manière inquiétante. Agonie ... Fareeha pris finalement peur et hurla avant de se recroqueviller sur elle même. La porte derrière elle coulissa et le petit singe s'engouffra dans la pièce pour se percher sur l'épaule de la petite. Ma haine me consume, siffla la voix issue des enfers tandis que la fumée d'approchait d'elle. Mes tourments s'agitent au fond de mon être. Pourquoi ?

Un homme en manteau noir, encapuchonné et coiffé d'un masque terrifiant se matérialisa devant eux. Le singe couina en faisant de grand gestes. Il descendit de l'épaule de Fareeha puis la tira par le bras. La petite tomba et se hissa sur le sol tandis que l'inconnu sondait son environnement. Il posa finalement ses yeux sur la petite qui soutenait son regard, paralysée.

- Qu'est ce que tu regardes, pesta finalement Reyes tandis que les canons des tourelles se braquaient sur lui.
- Fan... Tas ... Tique ... Articula Lacroix derrière la vitre, bouche bée tandis qu'Angela se jetait contre la porte du laboratoire. C'est confiné, remarqua Gérard l'air abstrait, fasciné par tant d'élégance. Angela tambourinait la porte sans relâche, derrière, le petit singe ne cessait de couiner.
- Athéna ! Ouvre cette porte ! Hurla t'elle en se retournant vers la caméra de la pièce.
- C'est impossible, regretta l'intelligence artificielle.
- Elle est en danger Athéna, ouvre cette porte ! Maintenant ! s'égosillait Angela en lançant un regard à travers la vitre.
- Je n'ai aucune prérogatives lorsque la quarantaine est activée Docteur, je n'ai donc pas accès aux commandes internes au laboratoire. La lumière se coupa subitement dans la pièce d'à côté et la jeune femme cessa de frapper la lourde porte d'acier.
- Non, non, non ... répétait t-elle, paniquer, tandis qu'elle longeait la vitre, tentant d'y voir quelquechose.

Soudain, une petite lumière rouge s'alluma dans le noir, dans un coin de la pièce où se trouvaient Fareeha et Reyes. La lumière avançait tandis que des bruits de pas résonnaient.

- C'est pas elle que tu cherches, déclara un homme dont Angela aurait pû reconnaître la voix parmis des milliers d'autres.
- Jack, sursauta t-elle, mais qu'avez vous fait ? maugréa Angela en saisissant Lacroix par le col. Vous êtes complètement barge, hurla t-elle en le secouant. Ce dernier éclata de rire.
- J'assure la survie de notre espèce, Docteur, rétorqua t-il alors qu'Angela en perdait l'équilibre. Elle le relâcha, puis se jeta sur un siège, c'était un cauchemar. Un véritable cauchemar.
- Merde, si ça c'est pas une surprise, siffla Reyes de sa voix cauchemardesque tandis qu'il se saisissait de la petite dans l'obscurité qui était désormais devenue sa nouvelle nature. Fareeha hurla.
- Je te le répéterai pas deux fois, Reyes. Tu la lâche, menaça Morrison qui pouvait voir dans le noir grâce à sa visière tactique.
- Sinon quoi ? Tu vas me tuer peut-être ? ricana Reaper dans le noir alors que Jack serrait les poings.
- Je t'aurai prévenu, mon pote.

Jack actionna un détonateur et les tourelles tirèrent chacune un ardillon qui vint se planter dans le corps de Reyes. Ce dernier grogna de douleur, avant de finalement être terrassé par d'intenses décharges électriques. Il lâcha immédiatement la petite qui se précipita dans un coin de la pièce. Reaper tentait de reprendre sa forme d'ombre, mais le courant électrique était trop fort. Il hurla finalement si fort que tout le monde, excepté Jack, se boucha les oreilles. Son cri était terrifiant, sa voix, effrayante. Morrison s'approcha de son ancien compagnon puis le mis K.O d'u coup de poing.

La quarantaine cessa aussitôt et Angela fût la première à se précipiter dans la pièce pour serrer Fareeha qui se jeta d'elle-même dans les bras de la suisse. Le Docteur Ziegler, qui avait complètement été larguée par ce qu'il venait de se passer, jeta un regard à Morrison sans trop en croire ses yeux. Ce dernier s'en alla sans un mot. Au milieu de la pièce, Reyes était étendu au sol.

[ SOUNDTRACK : https://www.youtube.com/watch?v=DwUP87kxUyU ]
Chapitre 7 : Les conséquences de l'échec

[ SOUNDTRACK : https://www.youtube.com/watch?v=x5JvbD2Zc9I ]

La Hiérarchie convoqua Angela quelques heures après le réveil de Reyes et la mystérieuse réapparition de Morrison. Au fond de son être, elle savait que Lacroix y était lié, sans toutefois véritablement connaître les tenants et aboutissants de l'affaire.

L'activation du projet et la neutralisation du Lieutenant firent l'effet d'une bombe au sein de la communauté de Terra-Nova. Il était de ce fait logique que la Hiérarchie lui réclame des comptes, et en tant que co-directrice du projet REAPER, elle allait sans nul doute payer les pots cassés.

Dans le couloir qui jouxtait la salle de réunion de la Hiérarchie, Angela croisa Reinhardt qui sortait d'une entrevue avec les Chanceliers. Il semblait en colère et marchait d'un pas déterminé, le Docteur ralentit le pas pour l'apostropher, mais ce dernier se contenta de la fusiller du regard sans s’arrêter. Angela s’écarta, sans quoi il lui serait rentré dedans sans vergogne. D’un œil inquiet, elle suivit l'allemand du regard, complètement hébétée. Aucun mot ne pouvait sortir de sa bouche et peut-être valait t-il mieux qu'elle se taise.

Le Projet REAPER était top-secret, et seules les hautes sphères du gouvernement ainsi que quelques membres suffisamment accrédités de la section scientifique dont elle faisait partie avaient été mis au parfum.

Angela se retourna et fît son entrée dans la vaste pièce. Au centre trônait une table ronde autour de laquelle étaient installés les Chanceliers. Tous les regards se tournèrent vers elle, c'était gênant. Elle avait l'impression d'être déshabillée du regard, et que son âme était sondée, une sensation bien désagréable. Eclairé d'une faible lumière tamisée, l'endroit n'était pas non plus rassurant.

Le Docteur remarqua immédiatement Lacroix, qui arborait un petit sourire en coin. Le visage de la jeune femme se durcit tandis que son regard s'assombrissait.

- Ah Docteur Ziegler, s'exclama le Chancelier Suprême Wright en se levant d'un bond de son siège de cuir. Prenez place, je vous en prie, l'invita-t-il en désignant le fauteuil à la droite de Lacroix. La suisse s'installa à contrecœur et s'enfonça dans son siège, renfermée sur elle-même.

Tandis qu’il s’asseyait, Wright ajusta ses lunettes pour mieux lire le rapport qu'il avait entre les mains, probablement celui qu'elle avait rédigé suite à l'incident.

- Vous connaissez sans doute l'objet de votre convocation, Docteur Ziegler ? supposa le Chancelier Suprême d’un ton détaché. Angela voulu répondre mais il lui coupa la parole. Avez-vous quelque chose à ajouter ? demanda-t-il faisant glisser le rapport jusqu’à elle.

Le Docteur réfléchit un instant. Son regard s’attacha à ce qu’elle avait sous les yeux, c’était effectivement l’écrit qu’elle avait rédigé, mais certaines mentions avaient été ajoutées, retirées ou modifiées. Angela décocha un regard noir à Lacroix du coin de l’œil qui hochait négativement la tête de manière presque imperceptible, afin qu'elle se taise. Elle se plia à sa volonté malgré elle à sa volonté, finalement mieux valait ne pas aggraver la situation.

- Bien, nous nous expliquerons avec le Docteur Winston pour savoir pourquoi une gamine accompagné de l'un de ses singes s'est retrouvée sans surveillance dans un de nos laboratoires, déclara le Chancelier suprême en joignant les mains. Pour le moment, contentons-nous de nous satisfaire du fait que personne n'ait été blessé, conclut-il. Mes félicitations au Chancelier Lacroix, également Directeur Général d'Overwatch pour avoir géré l'incident avec brio.

La salle approuva hypocritement la décision de Wright. Angela se tourna vers le félicité, avec brio oui, répéta t-elle amèrement en se joignant aux applaudissements. Le Directeur Général soutint son regard durant plusieurs secondes, l'air satisfait. Le Chancelier Suprême ordonna à l'assemblée de reprendre son calme avant de continuer :

- Néanmoins, le tableau reste sombre. La perte des plans promis par la Chancelière Von Hammersmarck est une véritable catastrophe, et sa mort d'autant plus tragique, car avec elle, nous perdons un soutien potentiel.

Cette annonce fît l'effet d'une bombe dans le cœur d'Angela tandis qu'elle se remémorait le visage souriant de la Chancelière allemande. Elle était donc morte. Le Docteur Ziegler n'était pas parvenue à obtenir de réponse concrète de la part de qui que ce soit. Un silence pesant s'était installé dans la pièce tandis qu'Angela passait en revu les visages froids et impassibles des membres de la Hiérarchie.

- L'Allemagne a toujours préféré agir en solo, de son côté. Voilà maintenant qu'ils payent le prix de leur politique isolationniste, déclara Thatcher.
- Nous récupérerons ses plans, Overwatch travaille déjà sur quelques pistes, affirma Lacroix d'un ton assuré
- Personne n'en doute un seul instant. Toujours est-il que quelqu'un doit écoper pour l'échec du Commandant Amari, annonça la Chancelière Thatcher, les mains croisées sur la table. Angela se retourna encore une fois vivement vers le Lacroix, dont le visage se crispait.
- Comment ça ? Bégaya-t-elle, quel intérêt ? demanda Angela, craignant pour sa place, tandis que son visage se décomposait.
- Nous sommes en guerre Docteur, certains parlent de rébellion, ou de crise, mais c'est un véritable conflit que nous traversons actuellement. L'échec, peu importe son ampleur, est intolérable de la part d'une unité d'élite telle qu'Overwatch, expliqua Wright avec conviction, le regard franc. Vous devez montrer l'exemple ! affirma-t-il en la pointant du doigt. Certains politiciens en viennent à remettre en cause l’efficacité de votre structure. A quand remonte votre dernier succès ?
- Je ne comprends pas … se lamenta Angela en se tournant vers Lacroix qui serrait les dents.
- Ecoutez Docteur Ziegler, la coupa Thatcher en balayant l'air d'un geste de la main, visiblement agacée, nous ne vous demandons pas de comprendre, simplement d’exécuter. Nous ne délibérerons pas plus longtemps avec vous. Elle marqua une pause afin de s'assurer que le message était bien passé. Angela était choquée. En l’absence du Commandant Amari, le Capitaine Reinhardt va être amené à assumer cette fonction. Il vient donc d'essuyer la sanction pour votre échec qui prend la forme d'une mise à pied temporaire.

La suisse hoqueta, bouche bée, partagée entre le soulagement et la révolte, aucun mot n'était assez fort pour décrire la frustration qu'elle ressentait tant le sentiment d'injustice qui naissait en elle était puissant. Les pensées s’entremêlèrent dans son esprit, envahi de questions qu'elle n'arrivait pas à formuler.

Quelque part, elle n'avait plus à s'inquiéter pour elle et son égoïsme la répugna.

- C’est vous, qui prendrez le commandement d’Overwatch, annonça Wright en tapotant la tranche des feuilles de son rapport sur la table pour les aligner, Vous n'avez plus le droit à l'échec Commandant, renchérit sévèrement Wright en se levant.

- Quoi ? Attendez non ! rétorqua Angela, hallucinée et paniquée tandis que tout le monde se levait en bavardant. C'est impossible ... songea-t-elle. Je ne suis pas un soldat ! Hurla le nouveau Commandant en se relevant brusquement tandis que Lacroix saisissait brusquement son poignet.

- Nous avons des choses à nous dire, Commandant, déclara-t-il en la saisissant par les deux épaules pour la retourner vers lui. Et je sais que vous avez un tas de questions en tête, ajouta-t-il en plongeant son regard ambré dans le sien. Retrouvez-moi dans mon bureau quand vous aurez encaissé le choc. Il la relâcha ensuite avant de prendre congé. Angela se relâcha sur son siège, perdue dans une spirale de pensées tandis que la pièce se vidait.
Chapitre 8 : Le vœux du Chevalier

(Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=x5JvbD2Zc9I )

Après avoir passé une journée entière confinée dans ses appartements à réfléchir et faire le point sur la situation, Angela estima qu'il était temps d'obtenir des réponses de la part de Lacroix.

Tout était arrivé si vite, songea-t-elle un peu dépitée.

La situation semblait irréelle et issue d'un mauvais rêve. Les mauvaises nouvelles s’accumulaient et commençaient à devenir lourde pour ce bout de femme qui avait voué sa vie à la médecine de pointe. Elle sortit de la douche, enroulée dans une serviette et après s’être penchée au-dessus du lavabo de la salle de bain, elle essuya d'un revers de la main la buée apparue sur la glace à cause de la condensation. La chaleur avait donné à sa peau un teint rougeâtre, elle semblait avoir pris des coups de soleil. Chose impossible à l'intérieur de ce complexe totalement coupé de la lumière naturelle du soleil. Elle se força à sourire devant le miroir pour tenter de se donner bonne mine, mais cela sembla trop faux pour qu'elle persiste. Non. Décidément, il n'y avait aucune raison de sourire, aucune raison d'éprouver une quelconque once de joie ou de bonheur.

Après s'être rapidement habillée de sa combinaison, elle s'extirpa de l'appartement sans faire de bruit. Elle ne voulait pas réveiller la petite Fareeha qui dormait encore à poing fermé à cette heure tardive de la matinée.

La pauvre diablesse posait sans cesse des questions sur sa mère et Angela détournait toujours son femme de son âge, alors elle n’osait pas imaginer les répercussions psychiques que cela pouvait avoir sur une petite fille. Le Docteur Ziegler s'était permise de l'héberger tant que sa mère n'était pas revenue de l'autre côté du voile.

Angela se rendit au bureau de Lacroix, dans les quartiers attribués à Overwatch dans lequel elle résidait également, situé dans la seule tour du complexe. Elle dû emprunter un ascenseur car le Directeur Général s'était isolé à son sommet. Haute d'une quarantaine de mètres, la tour abritait les sections scientifiques et militaires, mais également les appartements des membres d'Overwatch.

Angela poussa les vastes portes du bureau qui n'étaient cette fois-ci pas automatiques. Lacroix était fourré dans un fauteuil et lui faisait dos. Il était tourné vers une multitude d'écrans qui se coupèrent lorsqu'elle entra. De chaque côté du mur sur lequel étaient fixés les écrans, d'immenses baies vitrées donnant sur l'extérieur. Probablement l'un des seuls endroits du complexe à avoir vue sur les immenses étendues glacées de l'Antarctique. Le blizzard fouettait les vitres de ses épais flocons.

- Tous les jours, lorsque j'entre dans ce bureau, j'y vois le même paysage cataclysmique. De la neige ... De la neige à perte de vue. Du blizzard, encore du blizzard, commença Lacroix sans se retourner. Et tout ceci sans jamais pouvoir sentir la morsure du froid sur ma peau, continua-t-il, amer. J'avais depuis longtemps perdu espoir quant à retrouver ma chère France, déclara-t-il, sombre. Mais ça, dit-il en se retournant vivement, un dossier à la main. C'était avant, s'exclama-t-il soudainement. Un franc sourire se dessinait sur ses lèvres. Nous ne vivrons plus comme des rats en cage. Il plaqua le dossier sur le bureau.

(Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=btDyM8UsSWg )

- Blackwatch, s'exclama-t-il en écartant les bras. Vos nouveaux chiens de chasse, expliqua le Directeur Général en se retournant vers les écrans qui se rallumèrent.
- Vous m'aviez promis de répondre à mes questions, commença Angela en s'approchant gracieusement du bureau pour se saisir du dossier.
- Blackwatch est la réponse à toutes vos questions. Lisez, ordonna-t-il sans même se retourner, désignant le dossier en balançant son pouce par-dessus son épaule tandis que son regard était fixé sur le visage de Reyes avant sa transformation, affiché sur les terminaux. Vous connaissez déjà le Lieutenant Reyes, déclara-t-il tandis que l’intéressé s'affichait à l'écran dans sa nouvelle apparence. Le Commandant Morrison aussi, s'amusa Lacroix en zappant. Le visage de Jack avant sa mort remplaça alors celui du Lieutenant sur les écrans. Stop, hurla-t-il sans qu’Angela ne comprenne pourquoi il déployait toute cette énergie. Lacroix se retourna et pria Angela de s'asseoir, ce qu'elle fît. Laissez-moi répondre à votre première question. Celle qui vous taraude certainement le plus. Nous avons récupéré le corps du Commandant Morrison après sa mort, en même temps que celui du Lieutenant Reyes. Le projet REAPER ne concernait donc pas qu'un seul, mais deux hommes. Et quels hommes ! S'exclama le Directeur Général en écartant les bras.
- Pourquoi n'ai-je jamais été mise au courant ? Demanda Angela en fixant les photos d'autopsie du Commandant, ainsi que les multiples rapports d'études qui se trouvaient sur le dossier. Je travaillais sur ce projet, et pourtant je n'ai jamais rien vu se rapportant de loin ou de près à Jack.
- Simple précaution. Nous ne pouvions risquer qu'une fuite n'invalide l'intégralité du projet. C'est pourquoi deux équipes distinctes ont été créées. La crème de la crème a été placée sur ce projet, expliqua-t-il en souriant. Nullement flattée, Angela ne décrochait pas son regard des documents qu'elle tenait entre les mains.
- Les mêmes consignes ont été appliquées quant au traitement de la mémoire ? Sa personnalité a-t-elle également été préservée ? demanda Ziegler en levant les yeux vers son interlocuteur.
- Hmm, pas vraiment, répondît Lacroix en levant l'index, les yeux plissés. Mais peu importe, nous ne lui demandons qu'une seule chose, traquer ceux qui ont trahis l'Humanité.
- Des chiens de chasse ... répéta froidement Angela. Lacroix s'émerveilla en constatant que le nouveau Commandant d'Overwatch le suivait dans son raisonnement.
- Bref, Reyes et Morrison sont les deux électrons libres de Blackwatch, expliqua Gérard en mimant avec ses mains. Mais il en manque un dernier pour que la troupe soit au complet. Un homme paré d'un chapeau de Cowboy, à la barbe et aux cheveux hirsutes apparut sur les écrans. Angela tourna la page de son dossier.
- Un cowboy ? Soupira Angela, déçue. J'espère que vous plaisantez ?
- Bon sang, Angela, ce n'est pas un "Cowboy", rétorqua Lacroix, vexé en mimant des guillemets avant de se tourner encore une fois vers les écrans, penché sur son accoudoir. Jesse McCree, célèbre hors-la-loi de l'autre côté de l'Atlantique. Il faut croire que le crime paie encore de ce côté de la planète, regretta Lacroix avant d'ajouter que selon certains rapports, les Amériques n'étaient pas encore tombées pour des raisons inconnues. Angela feuilleta le dossier avant de le déposer sur le bureau.
- Je n'ai pas bien saisi en quoi nous avions besoin de Blackwatch, je veux dire, pourquoi ne pas se contenter d'une seule agence ? demanda Ziegler, sceptique. Sa confiance en Lacroix avait tendance à décliner d'heure en heure ces derniers temps.
- Nous nous sommes découverts un nouvel ennemi lorsque les plans promis par Von Hammersmarck nous ont étés volés. Overwatch fût la réponse apportée pour faire face à la Crise des Omniacs. Blackwatch, est la solution contre ce nouvel adversaire que vous avez affrontée la semaine passée. Ils seront affranchis de toutes règles et agiront en véritables fantômes. Angela ne répondit pas, préférant se contenter d'assimiler les informations qu'il lui procurait. Je suis en train de compiler plusieurs profils qui pourraient vous intéresser afin d'étoffer les rangs de l'Agence, je vous les enverrais en temps voulus.

- Une dernière question ... Commença Ziegler en se redressant sur son siège. Le Docteur Winston étant le chef de projet REAPER concernant Reyes ...
- Je vois où vous voulez en venir, rétorqua Gérard Lacroix avec un sourire en coin. Mais continuez.
- ... Qui a supervisé la réanimation du Commandant Morrison ?
- C'est moi, répondît une jeune femme qui venait de pousser les lourdes portes du bureau.

Le bruit de ses talons résonnait à chaque pas. Gérard se leva de son siège et contourna son bureau pour aller à la rencontre de l'arrivante qui lui tendit un dossier. Les derniers examens de Morrison suite à l'incident de la semaine dernière. Tout est ok, déclara-t-elle d'une voix sensuelle. Angela les rejoignit.

- Angela, déclara Lacroix en la désignant pour entamer les présentations, voici Amélie, ma femme et directrice du projet REAPER au même titre que le Docteur Winston.
- Ravie de faire votre connaissance, s'enthousiasma Angela qui mourrait d'envie de discuter de ce projet avec elle. Ziegler tendit sa main, mais curieusement, Amélie s'approcha et lui fît la bise, chose typiquement française.
- J'ai beaucoup entendu parler de vous, Docteur Ziegler, répondit la femme de Lacroix d'un ton flatteur en soignant sa queue de cheval, avant d'ajuster sa blouse blanche.
- Commandant Ziegler, corrigea le Directeur Général d'Overwatch.
- J'ai entendu dire oui, s'excusa Amélie. Ce n'est pas courant d'être propulsé au sommet d'une carrière militaire en tant que civil sans expérience du combat, dit-elle en marquant une pause pour observer son interlocutrice dont le sourire s'effaçait progressivement. Mais voilà quelque chose qui n'a pas l'air de vous exciter plus que ça, me tromperai-je ?
- En effet, c'est étrange de se savoir à la tête d'Overwatch sans jamais avoir combattu, répondît Angela, hésitante.
- Quelle importance ? demanda l'intéressée avec un sourire des plus rassurants. Je serais là pour vous épauler, assura-t-elle en lui faisant un clin d’œil surprenant.
- Amélie sera votre coordinatrice lorsque vous serez en mission. Athéna et elle vous supporteront du mieux qu'elles le pourront à l'extérieur, expliqua Lacroix. Ecoutez, Commandant, reprit-il en se grattant la tête avant de se masser les tempes. Vous devez comprendre que nous sommes dans le même camp.

Il s'éloigna des deux femmes et lança plusieurs vidéos sur chaque écran. La mort, la destruction, voilà ce qui ressortait de ces images de villes en ruines qui apparaissaient sur les moniteurs. Toutes les vidéos se figèrent sur les Mécha Omniacs.

- Je peux concevoir que vous n'approuviez pas mes méthodes, néanmoins, j'ai notre intérêt commun à cœur, soyez en sûre. Et ceci, dit-il en posant son doigt sur un des écrans, ne doit plus jamais, et je dis bien, jamais, se reproduire. Nous ne nous laisseront plus écraser par ces machines.
- Alors jouez franc-jeu ! Cessez de me mentir ! S’agaça Angela tandis que ses traits se durcissaient.
- C'est plus compliqué que ça ! Enragea Lacroix en frappant sur son bureau, apportant avec lui un interminable silence. Il respirait comme un bœuf, penché sur son bureau et tremblait de tout son être. Beaucoup plus compliqué, oui, répéta-t-il en tentant de reprendre le contrôle, tressaillant. Il releva lentement la tête. J'ai fait des choses ... Et en ai sacrifiées d'autres pour en arriver là, Commandant.
- Gérard ... Le coupa Amélie en s'approchant délicatement de lui alors qu'il baissait encore une fois la tête. Elle porta toutefois un regard bienveillant vers Angela qui ressentait de la culpabilité. Ce sentiment incontrôlable l'envahissait parfois. Elle s'en voulait. Partez, demanda Amélie, nous nous reverrons plus tard, assura-t-elle.

Angela resta un moment figée sur place, espérant lui arracher encore quelques mots puis tourna les talons pour sortir du bureau. Lorsqu'elle pénétra dans l'ascenseur, elle estima nécessaire de rendre une visite à Willhelm. Après tout, lui aussi avait droit à des réponses. Elle s'en voulait d'avoir demandé à Lacroix de jouer franc-jeu, quand elle-même n'avait jamais été honnête avec son compagnon allemand.

(Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=eKPSORP ... E808DD1BBF)

Lorsqu'elle se retrouva devant les appartements de son équipier, la porte de verrouilla et le logo d'Athéna apparut sur un panneau de contrôle adjacent. Angela soupira.

- Oui, Athéna ?
- Etant donné l'état de Willhelm, il est fortement déconseillé de lui rendre visite pour le moment, Commandant.
- Je vois que les nouvelles vont vite, se lamenta Ziegler quant à son nouveau statut.
- Commandant, ma base de données est mise à jour en permanence par des équipes de techniciens qui se relaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ceci, afin de pourvoir de manière optimale aux besoins des résidents du Complexe, expliqua Athéna.
- Intéressant, menti Angela qui était déjà au courant du fonctionnement de l'Intelligence Artificielle.
- Félicitations, ajouta l'IA d'un ton plat.
- Qu'est-ce qu'il se passe à l'intérieur ? demanda-t-elle ensuite.
- J'ai confiné Willhelm Reinhardt à l'intérieur de ses appartements suite à la détection par mes capteurs de comportements alcoolique, dangereux, injurieux et violents. Pour votre sécurité, mieux vaudrait patienter avant de lui rendre visite.
- Il ne me touchera pas, assura Angela, nous nous connaissons depuis trop longtemps.
- Votre nom était associé à des insultes, Commandant, rétorqua Athéna, impassible.
- Bien ... Je ... Je prendrai mes précautions, concéda Ziegler en feignant l'assurance avant de pianoter sur le panneau de contrôle. Je lève le confinement, décréta finalement la Suissesse. Un son harmonieux retentit tandis que la porte se déverrouillait.

Lorsqu'Angela pénétra dans l'appartement, elle ne put que constater l'impact de la décision de la Hiérarchie à l'encontre de son camarade. Tout était retourné, sans dessus-dessous. Les meubles étaient renversés, les appareils électroniques étaient ravagés. Le métal des murs était enfoncé par endroit. Des cadavres de bouteilles d'alcool traînaient par terre.

Elle retrouva Reinhardt, assis contre un mur du salon. Une dizaine de bouteilles vides près de lui. Il parlait en allemand, ne semblant même pas l'avoir remarquée. Angela s'approcha précautionneusement en murmurant le nom de son ami qui ne répondait pas. Il continuait de parler tout seul.

Elle hésitait à s'approcher plus, incapable de savoir si dans cet état il lui ferait quelque chose ou non, bien qu'elle n'était pas responsable de sa suspension, elle se doutait que le retour à la vie de Reyes, bien que nécessaire, ne l'avait pas enchanté. Leur passé commun était bien trop lourd.

Lorsqu'elle s'approcha encore un peu plus de lui pour s'accroupir à ses côtés, le mastodonte géant se leva d'un bond et l'agrippa à la gorge, il la plaqua ensuite violemment contre le mur. Angela eût le souffle coupé et avait l'impression d'être brisée en un millier de morceaux. La pièce fût baignée d'une lumière rouge intermittente alors qu'une alarme retentissait.

- Ce que vous avez fait ... vociféra Reinhardt tandis qu'un message d'alerte diffusait par Athéna retentissait.
- ... était nécessaire ! hurla tant bien que mal Angela en se débattant sans que ses pieds ne touchent le sol.

Elle gesticulait tant bien que mal pour se défaire de son emprise, mais à chaque mouvement qu'elle faisait, il resserrait son emprise sur elle, l'étouffant lentement.

- Souvenez-vous de ce qu'il a fait la seule et unique fois que nous avons travaillé ensemble, lui et moi siffla l'allemand en approchant son visage de celui d'Angela, révélant d'infâmes cicatrices. Ce n'est que la partie visible de l'iceberg, "Commandant». Affirma t-il ensuite en tapotant son armure de l'autre main, comme pour signifier que le pire se trouvait en dessous. Effectivement, Reyes était du genre à avoir un avis bien "tranché" sur les façons d'aborder les problèmes. Angela essayait de déployer ses ailes mais elles étaient bloquées dans son dos, contre le mur. Me voilà encore une fois écarté de l'échiquier, tandis que lui revient miraculeusement à la vie, regretta Willhelm. Sombre enfoiré.

Angela qui avait saisi son arme dans sa main, profita de ce moment d'inattention du géant pour lui tirer dessus. Fou de rage il la lança à travers la pièce, mais cette dernière s'équilibra grâce à ses ailes mécaniques avant de reposer le pied au sol. Elle le tenait désormais en joue tandis qu'il examinait les traces de fusion sur son armure provoquées par l'arme de Ziegler.

- Ça suffit maintenant ! cria Angela, à bout de souffle.
- Ne me parlez pas sur ce ton alors que vous êtes la seule responsable de cette situation, s'enragea Reinhardt en chargeant vers la suisse. Cette dernière roula sur le côté pour esquiver et le mastodonte percuta le mur.
- Bon sang écoutez-vous Willhelm ! Cria Angela en reculant. Vous perdez pieds ! Ressaisissez-vous ! Ordonna-t-elle, tremblant sous l'effet de l'adrénaline.

Reinhardt chargea sans crier gare en hurlant, Angela tira plusieurs fois encore sur celui qu'elle pensait être son ami avant de plonger de l'autre côté de la pièce. Elle avait mal partout depuis qu'il s'était emparé d'elle, et peina à se relever. Reinhardt, lui, était à genou, il saignait. Partagée entre l'horreur et la haine, Angela recula encore, arme au poing.

- Nous ne sommes pas obligés d'en arriver là, vous pouvez encore tout arrêter, expliqua Ziegler alors que le message d'alerte retentissait. Faille de sécurité détectée, déclarait Athéna en boucle. Son vieil ami respirait comme un bœuf pendant que le sang s'écoulait lentement sur le sol propre et immaculé.
- Ils ont besoin de moi, s'attrista le mastodonte d'une voix à peine perceptible en faisant référence à ses compatriotes.
- J'ai besoin de vous aussi ! répondît Angela en se pointant elle-même du doigt, Ana aussi a besoin de vous ! Plus que jamais continua-t-elle, déchirée par ce qu'il venait de se produire.
- N'utilisez pas son nom pour légitimer vos actes.
- Je peux vous aider, affirma-t-elle ensuite.
- Non ! hurla-t-il, personne ne le peut !

(Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=9y5Ufej98vc )

- Dites-moi quoi faire ! rétorqua la suissesse en rangeant son arme, n'importe quoi ! cria t-elle ensuite en balayant l'air d'un bras. Je ne vous laisserais pas tomber !

Le bavarois ne répondît pas et préféra se laisser tomber contre le mur. Angela s'approcha d'un battement d'aile et examina ses blessures. Elle l'avait bien amoché, néanmoins, elle avait connue pire. Elle porta ses mains au-dessus des traces trous béants de son armure. Par endroit, la chair avait fusionnée avec le titane. Subitement, les paumes de la jeune femme s'illuminèrent tandis qu'elles diffusèrent une douce lumière dorée à la chaleur agréable.

Des gardes armés firent soudainement irruption dans l'appartement, mais constatèrent bien vite que la situation était sous contrôle. L'alerte cessa tandis qu'ils interrogeaient Angela. Cette dernière leur signifia que tout allait bien, qu'ils pouvaient repartir. Les officiers de sécurité s’exécutèrent, puis s'en allèrent aussi vite qu'ils furent arrivés.

- Merci, chuchota Reinhardt, calmé et soulagé. Je suis désolé, ajouta-t-il.
- Ne le soyez pas, répondit Angela en caressant son visage. J'aurai probablement eu la même réaction que vous dans de pareilles circonstances, menti-t-elle dans un élan d’empathie tandis qu'un vague sourire se dessinait sur le visage de son vieil ami. Ce dernier désigna du doigt un PDA par terre, tout près d'eux. Le Commandant d'Overwatch s'en saisit puis en lu le contenu.

C'était un message, ou plutôt, une demande à son attention et les yeux d'Angela laissèrent échapper quelques larmes tandis qu'ils parcouraient ces lignes :

Docteur Ziegler, ou devrais-je dire, Commandant Ziegler,
Je vais être très concis.

Overwatch m'a planté un couteau dans le dos et plus que jamais, mon pays a besoin de moi. Berlin est tombée hier. Je ne pourrai décrire l'immensité du chagrin que je ressens. Je vous demanderais juste de m'accorder une faveur, une seule.
Laissez-moi partir. Rejoindre mon pays. Je ne puis supporter plus longtemps la frustration de ne pas être aux côtés des miens tandis qu'ils meurent pour défendre notre foyer ...

- Ils ont besoin de moi, répéta Willhelm.

Angela cessa de lire, et balança l'appareil en se relevant. Elle ferma les yeux, puis inspira profondément. Elle ne pût échapper à l'air insistant de son vieil ami.

- Je vous en prie, Commandant ... supplia-t-il faiblement.

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Premier choix important proposés aux lecteurs lors de la publication initiale de ce chapitre. Il a été décidé à 64 % de laisser partir Willhelm.

(Lien du sondage pour ceux qui sont intéressés par les résultats. https://www.strawpoll.me/10687182/r )

- Laissez Reinhardt rentrer chez lui pour défendre son pays. Nul doute qu'il ne sera plus aussi tourmenté par la frustration de ne pas être aux côtés des siens , mais vous perdrez un grand guerrier, ainsi qu'un ami de longue date.

- Refusez de lui accorder cette faveur au risque de compromettre l'équilibre précaire d'Overwatch, néanmoins, vous conservez un élément précieux du groupe. le comportement de Willhelm pourrait poser problème.
Chapitre 9 : Adieux

[ Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=1afWn4i3_Ig ]

Le lendemain de son altercation avec Reinhardt, Angela se rendit au hangar principal du complexe. Celui d'où décollaient la grande majorité des appareils, mais également celui où ils atterrissaient. Il était aujourd'hui bondé de monde, en effet, les premiers réfugiés allemands étaient arrivés. Des vieillards et des enfants pour la grande majorité.

En effet, hommes, femmes et adolescents avaient pris les armes, la triste réalité de la guerre. Même les plus innocents doivent verser le sang pour la sauvegarde des leurs.

Techniquement, avec les plans volés, et la Chancelière morte, les Nations-Unies n'étaient plus tenues par le pacte passé avec la Fédération, mais il convenait de conserver une certaine éthique. Angela voulu honorer la mémoire de la Chancelière en ratifiant l'autorisation de transport des réfugiés et autres scientifiques allemands. Ces derniers seraient bien utiles.

Mais ce n'était pas la raison qui l'avait poussée à se rendre ici aujourd'hui, non. Accompagnée de Lacroix, elle était venue ici pour dire au revoir. Faire ses adieux à un être qui s'imposa comme quelqu'un de cher à ses yeux au fil des ans. Reinhardt pénétra dans le hangar, puis s'arrêta. Il la cherchait du regard au milieu de tout ce monde.

Des vaisseaux arrivaient et repartaient sans cesse, c'était une véritable ruche. Sa gigantesque armure grise faisait tâche au milieu de tous ces civils à peine habillés convenablement. Il remarqua finalement Angela, puis se dirigea vers elle d'un pas lourd. Son regard balayait les visages qui l'entouraient, des visages tristes et effondrés. On pouvait lire la douleur et la terreur dans les yeux de ses réfugiés. Certains étaient blessés.

Lacroix se racla la gorge lorsque la mastodonte approcha :

- Vous pouvez encore renoncer, Willhelm, précisa le français d'un ton insistant. Il n'avait pas apprécié que le Commandant l'autorise à rentrer chez lui. Overwatch manque déjà suffisamment d'effectif comme cela, sans en plus laisser s'échapper des éléments aussi importants que vous. Le géant germanique esquissa un sourire gêné.
- Vous savez que c'est impossible, répondît l'allemand en tendant sa main vers Lacroix.
- Foutue tête de mule, jura Lacroix en arborant un franc sourire avant d'empoigner fermement le bras du géant. Nous perdons un homme de valeur, animé par des principes qui sont aujourd'hui bafoués, j'espère que vous en êtes conscient, dit-il tandis que sa mine devenait plus grave.
- Ils ont besoin de moi, expliqua Reinhardt en gardant le bras du Directeur Général.
- Vous ne pourrez pas sauver tout le monde, Willhelm, annonça ensuite sèchement le français en soutenant le regard de son interlocuteur qui ne répondît pas. Il chercha l'approbation d'Angela dont le regard était vide.

Les deux hommes se lâchèrent finalement après quelques secondes.

- C'est votre choix, soupira Lacroix en s'en allant. Il s'arrêta au niveau du mastodonte, puis leva son bras pour le poser sur son épaule. Contentez-vous de revenir entier, annonça finalement le français en tapotant l'armure de son ancien subordonné.

Lacroix s'éloigna et disparu dans la foule, Reinhardt l'avait suivi du regard, il se tourna finalement vers le petit bout de femme qui se trouvait devant lui. Elle le sondait de son regard azuré, abattue.

- Ne me regardez pas comme ça, supplia Willhelm en saisissant les épaules d'Angela. Elle posa ses propres mains sur celles de son camarade, posées sur ses épaules. Il portait les gants de son armure, ils étaient terriblement froids. Elle baissa le regard.
- J'aurai espéré vous avoir à mes côtés jusqu'au bout, avoua t-elle en prenant une grande inspiration comme pour se donner du courage.

Cette remarque piqua au vif le mastodonte qui lui releva la tête en posant un doigt sous son menton. elle n'opposa pas de résistance, mais son regard ne suivit pas le mouvement.

- Un Commandant doit savoir protéger son cœur, expliqua t-il avec douceur. Vous ne devez pas laisser vos émotions dicter vos choix.

Elle désapprouva, lâcha subitement les mains de son compagnon, puis se retourna. Reinhardt soupira longuement. Après quelques secondes de silence elle se décida finalement à parler davantage.

- Vous avez un grand cœur. Elle marqua un bref arrêt, tandis qu'un mince sourire se dessinait au coin de ses lèvres. Je ne connais pas beaucoup de personnes prêtes à s'enterrer en enfer pour sauver d'autres vies que la leur. Je me plais à penser que vous êtes un chevalier des temps modernes, dit t-elle finalement, amère. Je ne peux vous imaginer mourir, craqua t-elle en essuyant une larme d'un revers de la main avant de bien repasser sous ses yeux avec ses doigts. C'est ridicule, je sais, admit Angela tandis que Reinhardt se posta derrière elle. Elle pouvait sentir sa présence mais ne voulait pas affronter son regard de peur d'être jugée. Quelle image donnait-elle ?
- Je ne mourrai pas, assura Willhelm en se coiffant de son casque dont les visières s'allumèrent. Angela se retourna finalement, les yeux rougit.
- Pourtant, je ne m'attends pas à vous voir revenir, rétorqua t-elle avec le pragmatisme qui la caractérisait autrefois.
- Je reviendrais, sous une forme, ou sous une autre, affirma tle mastodonte en levant les yeux vers le ciel. Et alors, je veillerai sur vous, dit-il en posant une main sur l'épaule d'Angela qui secoua lentement la tête d'un air désapprobateur.
- Faites leur mal, ordonna t-elle tandis qu'un vaisseau décollait, balayant ses cheveux qui ondulèrent aux grès du souffle des réacteurs. Reinhardt se risqua à l'enlacer tendrement l'espace d'un instant avant de s'en aller. Elle le suivit du regard, gênée, tandis qu'il sautait dans un autre vaisseau. Il agrippa la rampe à l'intérieur de l'engin puis se retourna. Leurs regards se croisèrent intensément.

Le Docteur Ziegler se contenta d'un sourire rassurant, puis tourna les talons. Le vaisseau décolla et c'est ainsi que s'en alla l'un des fondateurs d'Overwatch, quittant définitivement l'Agence pour aller combattre sur le front allemand.

Sur sa route pour sortir du hangar, elle croisa à nouveau Lacroix qui l'attendait finalement à la sortie.

- Les adieux les plus courts sont les moins douloureux, souvenez-vous en Commandant, assura t-il, tandis qu'il s'appuyait sur le mur, les bras croisés. Angela ne répondît pas, se contentant de soutenir son regard, elle lui fît comprendre qu'elle voulait savoir pourquoi il était resté. Vous avez un nouveau pilote, annonça Lacroix avec un sourire goguenard.

[ SOUNDTRACK : https://www.youtube.com/watch?v=-BoGLLxWyiw ]

Une jeune femme aux cheveux bruns ébouriffés, coiffés dans tous les sens s'approcha. Une mèche lui retombait devant les yeux. Elle la balaya d'un souffle. "The Union Jack" était brodé sur l'épaule droite de son blouson d'aviateur en cuir marron. Elle portait des plaques d'aluminium noires sur les jambes et des bottes légères renforcées.

- Lena, je vous présente le Commandant Ziegler, déclara Lacroix en fixant le regard narquois du pilote, désignant Angela d'une main.
- Hello Docteur, s'exclama la nouvelle en portant deux doigts aux tempes en guise de salut, habitée d'un enthousiasme non dissimulé, tandis que Lacroix portait une main à son visage avec dépit. Il avait bien précisé "Commandant".
Chapitre 10 : Blackwatch

( Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=6dATZlB-_v0 )


Une bête de foire, voilà ce qu'il était. Reyes faisait les cents pas dans sa cellule, attendant inlassablement que quelqu'un vienne l'en faire sortir. Les gens passaient devant lui, le toisaient d'un air tantôt supérieur, parfois effrayé, puis passaient leur chemin. Certains semblaient éprouver du dégoût, d’autres de l’admiration, mais peu importait au faucheur revenu d’outre-tombe. La vie avait un goût amer.

Il ne comprenait pas pourquoi on l’avait arraché à la mort. Reyes a été placé en détention après sa prise d'otage sur la petite fille qui se trouvait dans le labo lors de son réveil. Il avait tout un tas de question en tête, mais au lieu d’y répondre, la Hiérarchie l’avait emprisonné.

Quelle surprise ce fût, de voir Jack débarquer ainsi. Reyes ne comprenait déjà pas comment lui-même s'était retrouvé dans ce labo, et il comprenait encore moins pourquoi Morrison était lui aussi en vie. Durant les premières heures de sa captivité, Gabriel avait passé son temps à apostropher les gens, mais personne ne daignait lui répondre. Il était un véritable fantôme, un rébus ignoré de tous, enfermé entre quatre murs, une vulgaire couchette inconfortable comme seul luxe.

Cela faisait désormais deux jours qu’il se rongeait le frein dans sa cellule Deux jours qu'il apprenait à vivre avec sa nouvelle enveloppe. Il n'avait pas trop compris comment il était parvenu à sortir de cette cuve sous cette forme immatérielle. Néanmoins, il avait largement eu le loisir de s'essayer à cette nouvelle pratique au cours de sa captivité. Il pouvait instinctivement se débarrasser de sa forme physique pour se déplacer tel un rideau de fumée. Il aurait évidemment pu s'échapper, mais c'était sans compter le champ électrique installé avec les barreaux de sa cellule.

Son nouvel accoutrement était également bien particulier. Cette armure noire, surmontée d'un long manteau de la même couleur lui donnait un air sombre, c'était sans compter ce masque étrange qu'il portait et qu'il avait pût admirer dans la glace. Il se risqua également à essayer de le retirer, mais c'était impossible. C'était comme s'ils ne faisaient qu'un, peut-être fallait-il effectivement accepter cette tenue comme faisant partie de lui. Des griffes étaient fixées sur ses avants-bras, un gadget qu'il jugeait bien utile en combat rapproché.

Il avait hâte d'essayer ça.

Quand il ne s'entraînait pas à maîtriser sa nouvelle forme, il essayait de se souvenir de sa vie passée. Il tentait de se remémorer les circonstances qui le menèrent à la mort. La seule chose qu'il voyait, c'était ce gigantesque Omniac, et Jack étendu dans son propre sang.

Il n'avait aucun autre souvenir. Enfin. Pas tout à fait. Il se souvenait parfaitement de ce que représentait Morrison pour lui, mais c'était bien tout. Quelques bribes de sa propre identité se baladaient également dans sa tête mais tout était flou. C'était comme si quelqu'un avait pénétré son esprit pour lui soutirer ses souvenirs et n'en laisser qu’une partie, le minimum pour qu’il ne devienne pas une coquille vide.

- Ouverture de la cellule, annonça un homme dans les haut-parleurs tandis qu'une sonnette retentissait. Les barreaux de la cellule de Reyes se rétractèrent dans le sol et le champ électrique se coupa. Reculez ! Dans le fond de votre cellule ! Ordonna la voix à l'intention de Reyes, surprit, tandis que deux tourelles similaires à celles du laboratoire se déployèrent dans deux coins de son petit chez lui.

L’intéressé ne bougea pas, il sondait son environnement.

Un homme s'approcha, épaulé de trois gardes armés, un homme en blouse blanche approcha. Il arborait un sourire satisfait. L'homme entra sans gêne dans la cellule de Reyes :

- Charmant endroit, plaisanta l'homme en tâtant son bouc blond tandis que Gabriel le suivait du regard. Vous pouvez nous laisser, dit-il à l'attention des militaires qui l'accompagnaient. Refermez-la cellule, ordonna-t-il ensuite à la grande surprise de Reyes qui s'approcha des barreaux pendant qu'ils bouclaient la pièce. Il les saisit, puis fût électrisé lorsque le champ se réactiva. Le faucher lâcha prise, puis se retourna vers l'inconnu.
- Qu'est-ce que tu veux ? Siffla Reyes avec méfiance, sa voix était fantomatique. Il aimait ce nouveau timbre.
- Je viens simplement vérifier que mon argent a été correctement investi, annonça-t-il en écartant les bras, affublé d'un large sourire. Reyes ne répondît pas, sceptique. Comment ça se passe ici ? Cette cellule est petite, et ce n’est pas très confortable, constata Lacroix. Il se tût un instant. En plus dégoûtante, constata-t-il en passant un doigt sur le lavabo avant de s'essuyer contre sa blouse, feignant le dégoût. On peut certainement trouver un arrangement, vous ne croyez pas ?
- T'es qui au juste ? demanda Reyes en relevant le menton, fier dans son malheur. Les bras croisés.
- J'en oublie la politesse la plus élémentaire. Gérard Lacroix, Directeur Général d’Overwatch, répondît-il en tendant sa main vers son interlocuteur. Ce dernier fixa la main du regard, derrière son masque. Il n'oscilla pas. Votre nouveau boss en quelque sorte, ajouta le français qui retira finalement son bras en se raclant la gorge, un peu gêné. Reyes s'approcha lentement du Directeur Général.
- Je passe deux jours dans une cellule après m'être retrouvé dans ce foutu laboratoire alors que je suis censé être mort, commença le faucheur en s'étirant le cou. On me neutralise comme un vulgaire animal, puis on me jette en cellule sans que personne ne m’explique quoique ce soit, continua-t-il en faisant craquer les phalanges de ses doigts. Et toi, le pingouin, tu te pointes en te présentant comme mon nouveau boss siffla le mexicain en poussant Lacroix contre le mur.
- Attends ...

Gérard n'eût pas le temps de dire quoique ce soit que Reyes l'empoigna à la gorge et le souleva contre le mur.

- Je dois reconnaître que t'as du cran, gringo, concéda Reyes en renforçant son emprise sur la gorge de Lacroix tandis que les gardes lui hurlaient de le lâcher. J'ai tout un tas de questions sans réponses et tu ferais mieux d'y répondre, ordonna le faucheur tandis que son interlocuteur étouffait.
- Vous êtes peut-être plus fort que moi Reyes, hoqueta Lacroix tandis que l’ombre d’un sourire s’esquissait au coin de ses lèvres. Mais vous feriez mieux de rester à votre place. La prise du mexicain se relâcha immédiatement et terrassé par la douleur, il tomba à genoux. Je suis certain que cela vous rappelle quelque chose, affirma Lacroix dont le sourire s'était effacé, désignant la télécommande qu’il tenait en main, la même que Morrison avait dans le laboratoire. On se calme, d’accord ? dit-il en se massant la gorge, pris d'une légère toux.

Reyes grogna sous l’effet de la douleur, mais ne cria pas. Il s’y refusait.

- Quel manque de reconnaissance, regretta Lacroix en toisant celui qu’il avait ramené à la vie. Reyes céda sous la douleur et s’écroula silencieusement face contre terre. Lacroix cessa finalement son petit numéro avant de s’asseoir sur la couchette du captif qui rampait maintenant à ses pieds. Le faucheur releva faiblement la tête, sans toutefois parvenir à se relever. Je peux lire la haine que vous éprouvez à travers ce masque, déclarait Gérard en soutenant le regard du faucheur. Et je suis certain que nous pouvons l’utiliser à notre avantage.

- Qu’est-ce que tu veux … articula Reyes, le souffle court.
- Mettre un terme à la Crise des Omniacs une bonne fois pour toute.

Ces mots eurent l'effet d'une bombe.

- Sydney ... murmura l'ancien soldat, intrigué alors qu'il se remémorait ses nombreux combats contre les machines.
- Tout comme l’Humanité, commença Lacroix en rangeant le détonateur dans sa blouse. Vous avez une revanche à prendre.
- C'est pour ça que je suis ici, déduisit Reyes en se regardant dans la glace. Vous avez besoin de moi pour mener votre guerre.
- Ce n’est pas « ma » guerre, rectifia le français. Les enjeux nous dépassent vous et moi. Il s’agit ici de la survie de notre espèce.
- Comment ça se présente depuis … Attendez, en quelle année sommes-nous ? demanda Reyes en réalisant quelle était la situation.
- Vous avez été déclaré tué au combat il y a dix ans et pour faire court, disons que depuis les choses ne font qu’empirer. Notre espèce est aujourd’hui au bord de l’extinction et vous représentez le dernier espoir de l’Humanité.
- Où sommes-nous ?
- En Antarctique, hors de portée des scanners Omniacs, répondît Lacroix en aidant Reyes à se relever. J’ai investi des sommes d’argent colossales pour réussir à vous ramener à la vie le Commandant Morrison et vous.
- Aucune guerre ne se gagne seul.
- Très juste, mais combien ont été gagné grâce à des militaires d’exceptions ? L’Humanité a besoin d’espoir. Elle a besoin d’un symbole derrière lequel se rassembler. C’est ce que représente Overwatch mais on ne gagne pas une guerre simplement à l’aide de symboles et de principes. Vous faites désormais parti de la division des opérations spéciales de cette organisation, déclara Lacroix tandis que les barreaux de la cellule se rétractaient et que le champ électrique s’estompait. Demain dès l’aube, vous prendrez attache avec le Commandant Ziegler pour être mis au parfum des récents événements.
- Angela est vivante ?
- Je me réjouis de constater que vos souvenirs reviennent plus vite que prévu, s’enthousiasma Lacroix en s’en allant.
_______________________________

[b]Le lendemain, Route 66, Colorado, Amérique du Nord.[/b]

McCree poussa violemment la porte d’un dinner paumé au beau milieu du Colorado, surprenant le monde qui s'y trouvait. Il s'arrêta net sur le pas de la porte, tirant vulgairement sur son cigare il s’enivrait de l’atmosphère poisseuse. L’odeur du tabac froid se mêlait à cella des plats surgelés préparés en cuisine. Il baissa les yeux vers le carrelage dégueulasse dont l’esthétique était douteuse et tout droit issue des années soixante. C’était à se demander si cet endroit n’était pas perdu dans le temps.

- Tirez-vous, ordonna t-il calmement tandis que tout le monde l'observait. Les clients ne se firent pas prier, et tous sortirent de l'établissement. Jesse cracha son cigare qui ne noya dans une flaque de graisse puis s'avança vers le comptoir. Il attrapa un serveur qui s’en allait. Pas toi, siffla Jesse en le repoussant violemment vers le bar. Il empoigna le col de l’employé qui hurlait sa contestation avant de l’écraser sur la table.

- Il est où ? demanda Cree en dégainant son Pacificateur, le revolver qu'il chérissait depuis tant d'années.

Cela faisait quelques temps que le hors-la-loi traquait celui qui l’avait vendu aux autorités il y maintenant trois ans. Lui et son gang, les Deadlocks avaient eu un tuyau sur un convoi militaire transportant un grand nombre d’arme. Ces armes leur auraient permis d’asseoir leur domination sur le nord de Denver qui était petit à petit grignoté par les cartels mexicains. Tout aurait pu très bien se passer s’ils n’avaient pas été trahis par l’un des leurs visiblement à la botte des fédéraux. C’était ce type qu’il était venu chercher aujourd’hui. Cree était parvenu à remonter sa piste depuis le Mexique où il s’était exilé après s’être retrouvé en tête de liste de la « most wanted ». Après avoir mené une vie de chien errant entre Juarèz et Sinaloa, il était de retour pour accomplir la vengeance qu’il fomentait. Personne ne chiait dans ses bottes et trahir la famille, c’était la pire des choses à faire.

Il régnait un silence inquiétant dans l'établissement. Seul le bruit des ventilateurs abîmés, fixés au plafond était perceptible. L'employé leva lentement le bras et pointa son doigt en direction des cuisines, derrière le comptoir.

Jesse lâcha prise et le jeune homme détala.

(Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=Bd3vAg8p95k )

Les bottes de McCree résonnèrent sur le carrelage sale tandis qu'il poussait la porte des cuisines. Il traversa la pièce, étrangement vide. Les employés avaient quittés précipitamment les lieux. Le plongeur n'avait même pas coupé l'eau, elle débordait du lavabo, brûlante, dégageant un filet de fumée qu’il travers, s’approchant d'une porte qui donnait sur un couloir peu éclairé. Au bout, une seconde porte sur laquelle était apposée une plaque "Personnel uniquement", il la poussa et trouva finalement quelqu’un ligoté à un siège, de dos. Quelque chose clochait.

Le sang de Jesse ne fît qu'un tour lorsqu’il esquiva le poing qui s'abattait derrière lui. Le cowboy roula au sol et vida le barillet de son arme sur son assaillant qui disparut dans une sombre fumée. Un rire fantomatique retentit.



- C'est quoi cette histoire encore ? demanda McCree en ramassant son chapeau, à l'affût du moindre mouvement.

Un mouvement d'air près de lui éveilla son attention tandis qu'un poing se dessinait pour le frapper. Jesse s'en saisit, cette fois-ci, il distingua clairement l'homme qui s'en prenait à lui, affublé d'un long manteau noir et d'un masque de mort blanc. Il était encapuchonné. Cree tenta de réaliser une clé de bras à l'individu qui lui administra un violent coup de genou, avant d’enchaîner avec un crochet du droit. Déstabilisé, le hors-la-loi lança une grenade aveuglante sur son agresseur, cette dernière explosa et le désorienta. Jesse en profita pour recharger tandis que l'homme disparaissait encore une fois.

- Bon sang, t'es qui ? hurla McCree en se plaquant contre un mur. L'inconnu rigola encore une fois.
- Ton pire cauchemar, répondît -il en lui rentrant dedans de plein fouet, l'explosant contre le mur.

McCree hurla de douleur tandis que l'individu le faisait basculer au sol. Il attrapa la tête de son adversaire et la fracassa contre la sienne, fissurant son horrible masque, il le fît ensuite basculer par-dessus lui et récupéra son arme au passage. Il tira une balle, que l'homme esquiva dans un voile sombre, une deuxième, qui sembla également le traverser tandis qu'il exécutait des mouvements épileptiques accompagnés de fumée noire. Cette fois-ci, Jesse déchargea le barillet dans son adversaire qui s’évapora une énième fois.

Reaper sortit de la pièce, et posa un instant pour récupérer. Il s'assura de ne pas être blessé puis s'en alla. Il allait être nécessaire de passer au plan B pour interpeller Cree.

De son côté, Jesse patienta plusieurs minutes dans la pièce, s'assurant que son adversaire ne reviendrait pas. Il essuya le sang qu'il avait sur le visage d'un revers de la main puis décida finalement de s'approcher pour retourner le captif. Un mannequin, évidemment. Merde, jura Cree, le souffle court.

En sueur, il emprunta le chemin de la sortie, prudent, à l'affût du moindre mouvement. Le même rire démoniaque résonnait encore dans l'enceinte du bâtiment. Jesse ne pouvait pas localiser sa provenance, mais une chose était sûre, il ne devait pas traîner ici. Une porte fût soudainement pulvérisée à l'autre bout du couloir, tandis que l'homme au long manteau courait vers lui, laissant de la fumée noire dans son sillage. McCree tira une balle, deux balles, trois balles, toutes passèrent au travers de l'individu, il décida finalement de lui jeter une autre grenade aveuglante qui le fît disparaître.

Le hors-la-loi déboula finalement dans la salle de restauration, un homme et une femme barrait la porte de sortie.

- Halte ! hurla Angela en tirant avec un pistolet à impulsion électrique. Lacroix la lui avait fourni pour neutraliser McCree, mais également Morrison ou Reyes si ces derniers venaient à échapper à son contrôle. L'arme fonctionne encore mieux lorsque la cible est considérée comme mi-organique, mi-synthétique, ce qui était leur cas à tous les trois.

En effet, les rapports sur McCree indiquaient que ce dernier avait perdu son bras gauche dans l’attaque du convoi militaire, remplacé par un membre mécanique. Pour ce qui est de Morrison et Reyes, c'est un peu plus sombre, car pour les faire revenir à la vie, certaines parties de leur corps avaient étés remplacées par des implants artificiel.

McCree s'écroula au sol, en hurlant tandis que son corps était ravagé par les volts. Il convulsa un moment avant de s'arrêter, inerte. Le groupe fût ensuite rejoint par le faucheur. Il donna un coup de pieds pour dégager le revolver et souleva Jesse d'une main en l’agrippant par le col. Il le traîna jusque l'extérieur où Lena faisait atterrir leur navette de transport. Sur le chemin, il manqua de percuter Angela en grognant.

Angela resta un moment dans le bar, au fur et à mesure du temps qui passait, elle remettait de plus en plus en cause les intentions de Lacroix, malgré le discours qu'il lui avait tenu l'autre jour dans son bureau. Elle s’en voulait de forcer ces hommes à travailler pour elle contre leur gré, sous quelque forme que ce soit. Reyes et Morrison avaient été arraché à la mort pour reprendre les armes, tandis que McCree avait été capturé sans même qu’une discussion n’ait été engagée. Alors bien sûr, le but de ces manœuvres était évident, il fallait gagner cette guerre. Mais fallait-elle qu’elle sacrifie soin Humanité ? Angela n'en était pas si sûre et s'en voulait de plus en plus d'avoir participé à ce projet.

( Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=LrzvAzLh7vs )

Plus que jamais, elle se sentait seule, c'est alors qu'elle senti une main se poser sur son épaule. Elle tourna la tête et se retrouva face à la visière rouge de Morrison.

- Tu vas bien ? demanda ce dernier, sans qu'Angela ne puisse lire l'expression de son visage qui était recouvert.
- Oui. C'est juste que ... Elle s'éloigna pour marcher un peu, baladant ses doigts gantés le long du bar. Comment te sens-tu,-toi ? demanda-t-elle finalement, préférant éviter la question qui lui était posée.

Jack passa par-dessus le bar pour regarder les bouteilles d'alcool, refusant de laisser Angela mener cette conversation. La jeune femme observait les nombreuses photos du canyon du Colorado qui étaient accrochées.

- Nous n'avons pas vraiment eu le temps de discuter depuis la dernière fois, déclara Morrison en débouchant une bouteille de Scotch. Alors je t'écoute, dis-moi tout. Lena et Reyes attendront bien un peu, dit-il en remplissant un verre d'alcool. Il s'attabla au bar et posa son fusil dessus. D’ailleurs la gamine, quel âge a-t-elle ?
- 17 ans, répondît Angela, mais c'est certainement le meilleur pilote des Nations-Unies. Jack rétorqua immédiatement.
- Tu n’as pas honte de laisser des adolescents prendre les armes, Angela ? La Suisse ne répondît rien. 17 ans ! Elle a beau être exceller dans le pilotage, ce n’est pas un soldat !
- Elle se bat pour son avenir, et c’est bien mieux que de rester terré comme un vulgaire parasite à attendre que la mort vienne la chercher !
- Qu’est-il advenu de ton grand cœur, siffla Morrison avec dédain.
- Sûrement a-t-il été écorché vif par les affres de la guerre. De quoi te souviens-tu ? demanda-t-elle subitement en se rapprochant de lui, de l'autre côté du comptoir, l’air sévère. La mine de Jack s’assombrit, il soutenait son regard.
- Je me vois mourir dans mes rêves, encore et encore, répondît-il en sifflant son verre d'un trait. Un cauchemar que je n'oublierai jamais, continua l'ancien Commandant en reposant son verre. Les deux connaissances s’intimidaient mutuellement. Son visage Angela, il me hante, avoua finalement Morrison en buvant le contenu de son verre cul sec.
- Ana ... murmura Angela, l’air grave.
- Qu’est-il arrivé ?
- Je fais tout ce que je peux Jack. Je te l'assure, coupa-t-elle en prenant ses mains dans les siennes. Il releva la tête. Il était étrange de ne pouvoir voir ses yeux. Elle aurait voulu savoir ce qu'il se cachait en dessous. Mais si elle revient Jack, personne ne peut savoir comment elle encaissera le fait de te savoir vivant.

( Soundtrack : https://youtu.be/5RDsv6wnGsg )

- Qu’est-il arrivé ? hurla Morrison en se relevant brusquement. Il bouillonnait de l’intérieur.
- Nous avons été trahis, révéla Angela.
- Que savons nous à propos des enfoirés qui ont fait ça ? grogna Jack.
- Le contre-espionnage est sur le coup, se contenta de répondre Angela avec détachement tandis que Morrison attrapait son arme et sortait du bâtiment. La jeune femme se retrouva seule au bar. Elle attrapa la bouteille de Scotch et la termina d’un trait sec avant d’emprunter la sortie.
Chapitre 11 : Une vie pour une autre

(Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=agfzSFzbiD4 )

- Excellent travail dans le Colorado, Commandant, s’enthousiasma Lacroix alors qu’Angela poussait les lourdes portes de son bureau. Il semblait l'attendre, attablé avec une cigarette à la main. Il la tapota sur son cendrier mais la garda entre son index et son majeur plutôt que de la remettre en bouche, le bras posé sur son bureau. Vous avez organisé la capture de ce hors-la-loi d'une main de maître. Je suis impressionné, continua-t-il, tout sourire, alors qu'elle s'approchait de lui. Elle s'arrêta net, sans un mot, écoutant ce qu'il avait à dire. Il lui faudra certainement un petit moment avant qu’il ne se remette de ses émotions, expliqua t’il en écrasant sa cigarette. Il reprit. Commandant, je dois vous avouer que je ne m’attendais pas à ce que vous le rameniez aussi rapidement. Jesse McCree est un véritable fantôme et voilà plusieurs années qu’il avait disparu des écrans radars. Angela ne se sentait pas blessée dans son ego, elle-même n'aurait pas imaginée réussir, mais il fallait néanmoins admettre que ce fût facile.
- Il faut croire que la délation paie toujours, remarqua-t-elle très justement.
- C’était de l’information, corrigea Lacroix. S’il avait pris plus de précaution lors de sa traque, Cree n’aurait jamais été repéré par sa propre cible. Réjouissez-vous de son erreur, car sans cela, il l'aurait assassiné puis aurait à nouveau disparu dans la nature.
- Je ne prends aucun plaisir à contraindre ces hommes à se battre pour nous, rétorqua Angela en s’appuyant sur le bureau de son supérieur.
- Ils ne se battent pas pour nous, mais pour la survie de l’Humanité, rectifia Lacroix en se levant de son siège. Les Etats-Unis ont été attaqués après votre retour, ajouta-t-il alors en allumant un écran derrière lui. Des images terrifiantes défilaient devant les yeux d’Angela. Avec la majorité des troupes américaines ici même à Terra Nova, vous vous doutez bien que le pays a été ravagé. Pourquoi les Omniacs ont-ils mis autant de temps à attaquer les Etats-Unis alors que le Mexique a été ravagé au début de la guerre ? Nous n’en avons aucune idée et la question est dénuée aujourd’hui dénuée d’intérêt, je souhaite simplement vous rappeler ce pour quoi nous nous battons puisque vous persistez à penser que je me bats pour mes intérêts personnels. Vous semblez totalement déconnectée de la réalité Commandant.

Angela ne parvenait pas à décrocher son regard de la mort et de la destruction qu’affichait le téléviseur. Il était vrai qu’elle n’était plus vraiment elle-même depuis l’attaque en Allemagne. Angela avait préféré ignorer l’impact psychologique que cela avait pu avoir car elle pensait qu’il lui était possible d’enterrer sa souffrance au fin fond de son être. Force était de constater qu’inconsciemment, les évènements qu’elle avait vécu se répercutaient sur sa lucidité remettant en cause son aptitude à commander. Néanmoins, et elle n’en démordrait pas : quelque chose clochait chez le Directeur Général d’Overwatch.

- Je vais demander au Docteur Winston de vous suivre, Commandant, déclara-t-il. Psychologiquement. Angela parvint finalement à décrocher son regard de l’écran.
- Je vois, soupira-t-elle. La jeune femme fixa intensément son interlocuteur, la conviction se lisait sur son visage.
- Ecoutez Commandant, commença-t-il en se levant, il se tourna vers la baie vitrée. C'était le blizzard dehors. Mes intentions sont claires et je souhaite remporter cette guerre mais pour se faire, je dois faire des choix. La fin justifie les moyens, conclut-il
- Vous ne pourrez pas éternellement jongler avec les limites de l’immoral car je doute que la Hiérarchie n’apprécie le fait d’apprendre que vous réduisez les gens à l’état d’esclave, répondît Angela d’un calme olympien. Elle souhaitait prendre l’ascendant sur lui.
- La Hiérarchie … pouffa Lacroix. Détrompez-vous Commandant, les Chanceliers sont prêt à sacrifier bien plus que cela pour arriver à leurs fins et malgré tout, ce ramassis de corrompus reste incapable de prendre la moindre décision sans nous pousser à l'extinction. Il alluma une seconde cigarette. Bon sang, Angela. J'en viens presque à regretter le Commandant Amari. Elle au moins, comprenait ma vision des choses. Cette fois-ci, Angela fût blessée. Ana était clairement la meilleure, regretta Gérard, notre meilleur élément, ajouta t-il en expulsant un nuage de fumée. Elle n’était pas aveuglée par de stupides idéaux. Bien sûr, elle avait un grand cœur et une âme de justicière, mais elle savait conserver sa lucidité. C’était une femme qui savait se montrer pragmatique quand la situation l’exigeait. En bref, elle incarnait tout ce que vous n’êtes pas, Docteur. Après tout, vous êtes un médecin, pas un soldat. Vous ne souhaitez pas comprendre que l'on puisse franchir les limites ? Très bien alors je vous demanderai d'accomplir une seule et dernière chose. Ramenez-moi Amari et de ce fait, vous n'aurez plus à faire subir toutes ces horreurs à votre conscience.

Sur le point d'exploser, Angela tourna les talons, les poings serrés.

- Une dernière chose, s'exclama Lacroix. Inutile de dire à Morrison que sa fille est encore en vie. Rien ne doit interférer dans sa mission.

La jeune femme quitta la pièce, amère.
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(Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=GEOKcj4Jbek)

Le son mélodieux de l'ouverture de la porte du laboratoire retentit tandis qu'Angela s'engouffrait dans la pièce baignée dans un silence absolu.

- Espèce d’enfoiré ! hurla-t-elle en balayant tout ce qui se trouvait sur son bureau. Elle enrageait. Angela frappa du poing avant de se laisser tomber sur son siège. C'était la première fois qu'elle perdait pied ainsi.

Au milieu de la pièce, sur la table d'opération, Ana était toujours piégée entre la vie et la mort. Le Commandant se releva, puis fît le tour du corps, elle jeta un coup d’œil à l'un des nombreux moniteurs. L'un affichait le rythme cardiaque de la patiente qui était incroyablement faible, à peine perceptible. Mais son cœur battait. Le visage d'Angela se transforma.

Elle s'attabla immédiatement à son bureau puis pianota sur le clavier de ce dernier. Tous les écrans s'illuminèrent simultanément tandis que les données de recherches du Docteur Ziegler se compilaient.

- Athéna, appela-t-elle sans décrocher ses yeux du flux de données qui défilait sur l’écran.
- Oui, Commandant, répondît l'Intelligence Artificielle de sa voix délicieuse.
- Je vais la ramener, déclara t'elle en continuant d'écrire.
- Commandant, vous avez déjà accompli un miracle avec le Projet REAPER. Je doute que cela se reproduise une seconde fois, rétorqua Athéna tandis qu'Angela se retournait vers le corps d'Ana. Ses blessures sont trop graves.
- Pourtant je vais le faire, répondît le Commandant d'Overwatch en détournant les yeux vers le moniteur. La vie l'habite encore, et même un simple souffle comme celui-ci est exploitable.

Angela se leva et parcouru les étagères située à mi-hauteur. Elle en ouvrit une et saisit le Pacemaker qu'elle avait fabriqué.

- Commandant, je désapprouve vivement cette option, lui conseilla l'Intelligence Artificielle, étonnant Angela au passage. Il était rare qu'elle émette une objection.
- Athéna, il est temps que j'accomplisse mon devoir, répondît-elle, déterminée à ramener Ana à la vie.
- C’est du suicide, rétorqua l'intelligence Artificielle tandis que le doute s’installait lentement chez la suisse qui avait les yeux rivés sur l'appareil. Il est inutile de vous rappeler que ce Pacemaker ne peut être activé sans énergie biotique, cela vous tuera, Commandant.
- Je sais, répondît froidement Angela.
- Je souhaitais simplement m'assurer que vous aviez connaissances de l’issue avant prendre votre décision. Le Commandant Ziegler posa ses mains sur le torse nue de son amie.
- Le monde a besoin de Héros, Athéna, rétorqua tandis que sa mine s'assombrissait.

Elle passa la nuit à implanter le Pacemaker dans le corps d'Ana, encore une nuit passées à tenter de lui sauver la vie. Un travail éreintant et de longue haleine qui consuma toute la concentration du Docteur.

Au petit matin, Angela arborait un air triste, terriblement fatiguée. Son regard se porta sur les paupières fermées du vétéran égyptien. C’était pour sauver des vies qu’Angela avait choisi la médecine, et elle y avait consacrée sa vie entière. Aujourd'hui, il lui était possible de montrer son abnégation. Mais sa propre vie avait-elle plus de valeur que celle d'Ana ? C'était la première fois que la jeune femme se posait ce genre de question car jamais sa propre vie n'avait été le prix à payer pour en sauver une autre. Une vie en équivaut à une autre, songea-t-elle, la valeur n’a rien à voir là-dedans.

Angela avait construit ce pacemaker dans un but bien précis. Il ne devait servir qu'en cas de dernier recours, destiné à une personne jugée exceptionnelle. Ana, était exceptionnelle. C'était une femme de caractère, avec une autorité suffisante pour faire ployer Reyes lui-même sans que ce dernier ne discute. Elle avait le charisme et l'assurance qu'Angela n'avait jamais eue. Elle était meilleure qu'elle, en tout point et Lacroix le lui avait démontré par A + B. C’était désormais un véritable complexe d’infériorité qui la minait tandis qu’elle examinait l’ancien Commandant d’Overwatch.

Sa connaissance de la médecine était le seul domaine dans lequel elle excellait. Elle n'était doué ni pour le combat, ni pour le commandement. Elle ne mènerait pas Overwatch à la victoire, et encore moins l'Humanité car elle n’avait pas cette force d’esprit qu’ont les grands leaders à travers l’Histoire. Elle-même ne croyait pas à la victoire, résignée face au génocide que menaient les machines.

Soudain, les mains d’Angela s'illuminèrent d'une douce lueur dorée, il était désormais temps d’accomplir quelque chose de grand.

Un flux d'énergie biotique se transmettait en elle et Ana. Angela se sentait faiblir. Elle sentait son essence vitale la quittait tandis qu’elle la transférait à Ana.

- Commandant, sembla s'inquiéter Athéna tandis qu'Angela hurlait, subitement terrassée par la douleur. Le lien était difficile à tenir, et ses mains brûlaient sous l’abondance de l’énergie biotique qu'elle déversait. Une souffrance insupportable.

La suite a été déterminée par les lecteurs. Vous découvrirez ce qu'il s'est passé demain.
Chapitre 12 : Les Héros peuvent mourir Angela

(Soundtrack : https://youtu.be/1JS95Dv7nGY?t=1m19s )


- Trois ... Deux ... Un ... J'arrive ! hurla Fareeha, l'air malicieux, tandis que la porte de son appartement coulissait, la laissant s'engouffrer à l'intérieur. Je vais te trouver canaille ! s'écria t'elle avec un air faussement sévère tout en s'avançant prudemment, tous ses sens à l'affût.

Il faisait sombre dans la suite car elle avait volontairement coupé la plupart des sources de lumières avant de partir, ne laissant que les lampes les moins puissantes allumées. Les lèvres retroussées et les yeux plissés, Fareeha n'était jamais aussi concentré que lorsqu'elle jouait à cache-cache avec le petit singe que le Docteur Winston lui avait confié.

- Petit, petit, petit ... soufflait Fareeha en se déplaçant silencieusement.

Un rapide coup d’œil lui suffit pour qu'elle déduise que l'animal ne se trouvait pas dans le salon. A moins, qu'il ne se cache sous le canapé ! songea la petite fille en se jetant au sol avec une extrême vivacité. Rien. Elle se releva prestement puis se dirigea vers la chambre qu'elle partageait avec sa mère. La robe de nuit d'Ana était restée sur le lit lorsqu'elle s'était changée avant de partir. C'est alors que Fareeha, déconnectée de la réalité, eut un léger pincement au cœur en s'imaginant le visage de sa mère. Cela faisait désormais un long moment qu'elle s'était absentée, et jamais encore cela n'était arrivé. Elle lui manquait. Fareeha délaissa quelques secondes le jeu, saisit la robe de nuit pour la ranger dans l'armoire. Le vêtement était toujours imbibé du parfum d'Ana. Qu'est ce qu'elle sent bon, soupira Fareeha tout en pliant la robe. Son regard se perdit ensuite quelques secondes après l'avoir rangée à sa place, mais la petite eût vite fait de se ressaisir. Elle plongea sous le lit, rampa dessous, puis ressorti de l'autre côté. Elle ouvrit son armoire, fouilla derrière les rideaux, examina le meuble sous la télévision, rien.

- Bon, où te caches-tu, petite boule de poils ? cria t-elle tandis q'un bruit sourd résonna depuis la salle d'eau.

Sur la pointe des pieds, telle un félin, la petite égyptienne avança prudemment en direction de la porte. Cela faisait déjà trois fois cette semaine qu'il se cachait dans cette pièce. Elle saisit délicatement la poignée et s'engouffra à pas de velours. Fareeha tira brusquement la porte du meuble sous l'évier et le petit singe s'en extirpa en braillant. D'abord surprise, son visage se décomposa avant de finalement rire aux éclats. L'animal pris place sur l'épaule de Fareeha et enlaça sa tête de ses bras.

- Hé ! Je vois plus rien ! ricana la petite alors aveuglée par les bras poilus du primate. Il va vraiment falloir que tu te trouves une autre cachette favorite, le primate descendit aussitôt en couinant, certainement un signe de protestation. Il lui fît ensuite de grands signes, comme s'il voulait qu'elle l'attrape.

Ni une, ni deux, la petite fille s'élança dans une interminable poursuite de plusieurs minutes qui termina sur le lit d'Ana. A bout de souffle, elle s'étendit de tout son long et s'écrasa, face contre le matelas, imitée par son nouvel animal de compagnie. Elle se tourna sur le dos.

- La fessée qu'on auraient pris si Maman avait été là, pouffa t'elle en réalisant que l'appartement était sans dessus-dessous. Elle me manque, se lamenta t'elle finalement en faisant la moue, laissant sa tête s'enfoncer dans le matelas, étouffant alors sa longe complainte. Fareeha ignorait tout de l'état de sa mère. La petite fille n'espérait pas que le singe comprenne, mais bizarrement, celui-ci saute hors du lit après l'avoir longuement observée. Hé ! Où-est ce que tu vas ? demanda t'elle alors qu'il sortait de la chambre en silence, revenant aussitôt avec un album entre les mains, un album photo plus précisément. Fareeha serra les dents. J'ai pas envie de les regarder, bouda t'elle en plongeant à nouveau sa tête dans un oreiller cette fois. Je veux juste qu'elle revienne, expliqua la petite fille, sa voix était étouffé dans le coussin.

( Soundtrack : https://youtu.be/z9BL59uiAz8?t=17s )


Le singe n’attendit pas son autorisation pour ouvrir l'album et faire défiler les pages. Il comprenait parfaitement le lien qui les unissait et examina longuement les photos qui défilaient sous ses yeux. Il y avait beaucoup de selfies, que Fareeha avait prises avec leur tablette, des photos d'anniversaire, avec quelques copains et copines qu'elle fréquentait occasionnellement, puis parfois, des photos avec sa mère. Toujours très complices, Ana semblait pourtant hantée par ses propres pensées. Elle semblait parfois être ailleurs. Elle portait sur elle le poids de la guerre.

Le singe écrasa son doigt sur la tête d'Ana, et prononça son nom avec sa petite voix. Fareeha releva immédiatement la tête, les yeux grands ouverts, abasourdie qu'un singe puisse parler.

- Ana, répéta le primate qui se faisait insistant. Le visage de la petite fille se décomposait, elle avait mal au cœur mais restait stupéfaite. Angela, qui s'occupait d'elle en l'absence de sa mère était très gentille et c'était probablement la personne la plus adorable qu'elle connaisse car contrairement à sa mère, elle ne lui donnait jamais de fessées, et n'osait pas vraiment la disputer. Néanmoins, une mère reste une mère, et l'amour maternel ne peut être remplacé. Émue, la petite fille s'approcha alors du primate qui la suivait du regard. Farra, prononça t-il difficilement en pointant du doigt une photo de la petite fille.

- Fareeha, corrigea t'elle alors, blasée, en tournant les pages sans vraiment regarder. La peine avait pris le pas sur la stupéfaction.
- Farra, répéta encore le singe.
- Fa-Ree-Ha, articula soigneusement la petite égyptienne.

Le primate répéta encore une fois l'erreur, son prénom était décidément trop compliqué constata la petite égyptienne qui ne lui en tint pas rigueur. Elle était déjà sidérée qu'un animal puisse prononcer le moindre mot. Aussi lunatique qu'était la petite fille, la curiosité remplaça la tristesse qu'elle éprouvait. Fareha s'amusait alors à désigner des objets, prononcer leur nom et écoutait ensuite le singe répéter du mieux qu'il pouvait, elle était effarée, ses yeux étaient tout écarquillés. Elle voulait en parler au Docteur Winston, ce dernier lui avait donné une sorte de traceur, qui permettait à la petite de savoir où il se trouvait, en tout temps. De ce fait, il n'avait pas besoin de la garder avec elle et la surveiller constamment, si elle rencontrait le moindre problème elle allait directement le retrouver.

Fareeha alluma l'appareil et une petite carte holographique en trois dimension se matérialisa devant ses yeux, la position de Winston était indiquée par un point rouge clignotant. Le petit singe se logea sur son épaule, puis les deux complices s'élancèrent à la recherche du Docteur. Sur le chemin, elle lui donna le nom des personnes qu'il croisait, et à chaque fois, il répétait comme un véritable perroquet. Fareeha trouvait cela fantastique et incroyablement amusant.

Au fur et à mesure que Fareeha approchait du Docteur Winston, les couloirs semblaient de plus en plus agités. Nombreuses étaient les personnes au visage triste ou décomposé. La petite égyptienne crût soudain entendre des cris accompagnés des pleurs d'une femme. Intriguée, elle réduisit l'allure et s'approcha lentement du capharnaüm. Winston se trouvait juste derrière cette porte qui faisait face à la petite fille.

Ladite porte coulissa, Fareeha ne l'avait pas activée elle était trop loin, elle se retrouva nez à nez avec l'étranger qui l'avait sauvé l'autre jour. Il sortit de la pièce et s'écrasa de tout son poids contre le mur en face, les bras en avant, il s'appuyait contre la paroi, la tête baissée. Il avait le souffle court. Il marmonna quelque chose d'incompréhensible puis frappa du poing le mur métallique, Fareeha sursauta, laissant échapper un petit cri.

L'inconnu se retourna vers elle. Ses yeux, cachés sous sa visière, sondaient la petite fille au teint mat. Elle-même, le toisait de haut en bas, son regard se perdit finalement dans le sien. Les secondes parurent êtres des heures entières, c'était étrange. Morrison rompu le contact lorsqu'Angela hurla à nouveau, Fareeha reconnu sa voix :

- Je suis désolée, pleurait-elle. J'ai essayé, répéta Angela, apparemment effondrée, elle hoquetait.
- Docteur Ziegler, vous devez reprendre votre calme, personne ne vous en veut, expliqua alors un homme à la voix douce, c'était le Docteur Winston.
- Bon sang, elle est morte Winston ! Vous imaginez quel tôlée cela va provoquer lorsque la Hiérarchie apprendra cela ? se lamenta un autre homme dont elle ne reconnu pas la voix.
- La politique c'est votre rayon, rétorqua sévèrement Winston. Angela, montrez-moi vos mains. Angela hurla à nouveau, de douleur cette-fois.
- Ne touchez pas, bon sang ! cria la suisse.
- Nom de Dieu ... Vous avez utilisé la biotique ...
- C'était le seul moyen ... sanglotait t-elle.

Morrison frotta ses mains contre son visage puis s'approcha de Fareeha.

- Ce n'est pas un endroit approprié pour une petite fille, expliqua t-il, tentant de garder la tête froide alors que la seule image qui apparaissait dans son esprit était le corps inanimé de sa femme. Le petite s'apprêtait à répondre qu'elle venait voir le Docteur Winston lorsque ce dernier sortit de la pièce à son tour, Angela continuait de discuter d'un ton enflammé avec Lacroix.

- Fareeha ? s'étonna Winston, mais qu'est ce que tu fais ici ? demanda t'il, paniqué en constatant que son père était agenouillé près d'elle.

Les deux partageaient le même sang, mais ignoraient tout l'un de l'autre, il était primordial de garder le secret, Lacroix avait été très clair là-dessus. De plus, le corps de sa mère se trouvait dans la pièce d'à côté, il n'osait imaginer l'ampleur du choc si la petite y avait été confronté.

Face à la question du Docteur, Fareeha se contenta de montrer le petite appareil qu'il lui avait donné.

- Qu'est ce qu'il se passe ? demanda t'elle ensuite, inquiète, essayant de regarder vers l'intérieur de la pièce. Winston se sentait mal à l'idée de lui mentir, il préféra détourner son attention.
- Allons ! Je suis certain que tu voulais me dire quelque chose de très important ! s'exclama t-il avec un air faussement enjoué.
- Oh ça oui, vous ne me croirez jamais ! s'enthousiasma la petite fille qui reporta son regard flamboyant dans celui du scientifique. Il parle ! s'exclama alors la petite égyptienne en désignant le singe sur son épaule, un large sourire aux lèvres, tandis qu'Angela sortait de la pièce aux côté du Directeur Général d'Overwatch.

Ce dernier posa la main sur l'épaule de Fareeha en s'en allant, le regard perdu vers le sol, triste avant de les ranger dans les poches de sa blouse et de continuer son chemin, terriblement abattu. Le visage mouillé d'Angela croisa le regard de sa petite protégée. Son cœur sembla exploser. Comment lui dire ? Comment annoncer à une petite fille la mort de sa mère ? Malheureusement, son regard parla pour elle.

Sans prévenir, Fareeha bouscula le Docteur Winston et se précipita dans la pièce sous les yeux ahuris de Morrison en passant devant Angela sans que cette dernière ne réagisse, pétrifiée.

- Fareeha, non ! s'égosilla Winston en se lançant à sa poursuite.

Trop tard. Fareeha eût l'impression que le monde autour d'elle s'écroulait lorsqu'elle vît le visage et le corps nu et meurtri de sa mère. Elle porta une main à la bouche mais ne pût s’empêcher d'hurler de tout son être tout en tombant à genou, totalement dévastée. Un cri de détresse des plus déchirant qui sembla broyer l'âme d'Angela. Winston se précipita sur la petite pour l'enlacer et la consoler, mais rien ne pouvait arrêter ce torrent de larme et de douleur.

- Ana, répétait sans cesse le petit singe perché sur la table d'opération, agitant le bras sans vie du cadavre de l'ancien Commandant d'Overwatch.

Ne comprenant pas la situation, Morrison chercha le regard perdu d'Angela, celle-ci releva finalement les yeux, anéantie. Un souvenir enfoui au plus profond de son être resurgit subitement dans son esprit, c'était une chaud soirée d'Août et Ana lui annonçait sa grossesse.

Tandis que les cris de Fareeha redoublait d'intensité, Morrison, déchiré de l'intérieur, relâcha son souffle, il avait la respiration coupée, littéralement assommé. Il porta sa main à sa visière, et la retira, elle glissa entre ses doigts avant d'éclater en mille morceaux contre le sol. Il espérait qu'Angela croise son regard. Un regard empli de colère. Elle lui avait caché son lien de parenté avec cette petite fille, et qu'elle l'ait fait sciemment ou non, il ne lui pardonnerait jamais car à ses yeux, c'était une trahison. Il la détestait. Le son du verre brisé contre le sol attira le regard d'Angela qui hocha négativement la tête, prise de panique.

- Jack, je peux tout t'expliquer ... hoqueta la suisse en avançant d'un pas vers lui, mais il celui-ci recula de façon erratique.
- Tais-toi, siffla Jack d'un ton menaçant.

Son cerveau était submergé de souvenir qui réapparaissaient les uns après les autres, survenus du plus profond de son être. Il était perdu, et avait l'impression de basculer dans la folie. Hanté par les cris de sa petite fille qui appelait sa mère dans l'au-delà, il quitta les lieux.

Rejetée par l'un de ses meilleurs amis, Angela se sentait sale. Elle avait l'impression d'être un monstre pour avoir caché la vérité. A Jack, en lui cachant l'identité de sa fille, mais aussi à Fareeha pour lui avoir menti à propos de sa mère.

La petite égyptienne repoussa violemment encore une fois le Docteur Winston et se précipita sur Angela qui pénétrait dans la pièce. La jeune femme s'agenouilla et reçu plusieurs gifles de sa protégée, la suisse essaya d'attraper ses petits poignets, mais la Fareeha ne cessait de la frapper. Lorsqu'enfin elle parvint à saisir la petite, celle-ci se résista un court instant avant d'abandonner, totalement résignée. Ses paumes brûlées par l'énergie biotique lui firent un mal de chien.

( Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=GEOKcj4Jbek )

Fareeha concéda finalement se blottir dans les bras d'Angela en pleurant et ne sachant trouver les mots pour l'apaiser, les deux femmes souffrirent ensemble de la disparition d'Ana. Winston, observateur impuissant de ce drame, préféra sortir de la pièce. Il voulut prendre le singe avec lui mais ce dernier refusa catégoriquement et bondit dans tous les sens. A bout de force, Winston n'essaya pas plus longtemps et sortit de la pièce.

- Je suis désolée, murmura Angela dans l'oreille de la petite égyptienne qui avait relevée la tête, les yeux rivés sur le corps sans vie d'Ana. Je suis désolée Fareeha, répéta t-elle en fermant les yeux. Des mots qui résonnèrent comme des échos dans la tête de la fillette car c'était les premiers mots que lui soufflèrent sa mère à sa naissance.

Complètement dévastée, Angela se fît la promesse de retrouver les responsables de la mort d'Ana et de les faire payer ... Quoi qu'il en coûte ...

(HRP : A 54% des voix, l'interruption de l'opération a été voté par les lecteurs. )
AVERTISSEMENT : Références explicites potentiellement choquantes


Chapitre 13 : Sombre révélation

(Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=6dATZlB-_v0 )


Voilà quelques heures que la mort du Commandant Amari avait été confirmée, une perte considérable, mais surtout, tragique, aussi bien pour Angela, que pour les autres. Aujourd'hui, Overwatch avait perdu un membre de valeur et un élément opérationnel exemplaire.

Pourtant, Angela peinait à réaliser le décès de son amie. Elle ne voulait pas y croire, et avait la terrible impression d'être piégée dans un horrible cauchemar, incapable de faire preuve de la moindre étincelle de lucidité pour se défaire des images qui hantaient son esprit. Son échec lui semblait impossible à assumer. Angela s'était pensée suffisamment forte pour faire revenir Ana, mais la réalité fût bien différente et cela révéla la véritable faiblesse d'Angela : son manque de convictions. Malgré l'importance capitale de l'enjeu, elle n'avait pas réussi à surmonter'atroce douleur qui la consumait durant l'opération, elle n'avait pas eu le courage de faire don de sa vie pour en sauver une autre. A partir de ce constat, était-elle réellement digne de porter le titre de Docteur ? Était-elle digne d'arborer cette croix rouge sur l'épaule de sa tunique. Était-elle seulement digne du don biotique qui lui a été conféré à sa naissance ?

Rares étaient les biotiques, et encore plus rares étaient ceux qui parvenaient à achever la longue formation inhérente à la maîtrise de ce don de la nature. Les biotiques sont des spécialistes de la médecine expérimentale, de véritables faiseurs de miracles habités d'un fabuleux flux d'énergie curateur. Les biotiques étaient la réponse aux limites de la médecine conventionnelle, de véritables avant-garagistes.

Malgré la tragédie survenue plus tôt, Angela devait se ressaisir et faire preuve du professionnalisme que l'on attendait d'elle, elle tâcha donc de se focaliser sur les entretiens prévus avec Reyes et McCree dans le cadre de leur évaluation psychologique. Ce n'était pas la peine de songer au cas de Morrison qui ne voulait plus croiser le chemin de la jeune femme. Le Docteur Winston s'était donc proposé pour s'en occuper. Tandis qu'elle s'installait dans la petite pièce destinée aux auditions de ses patients, Angela remarqua les deux gardes derrière Reyes assis sur une chaise. D'un geste de la main, elle congédia les militaires qui s'en allèrent sans discuter, puis, la mine sombre, elle s'installa en face de son équipier, déposant un dossier sur la table qui les séparait. La pièce était baignée d'une lumière aveuglante, le Docteur Ziegler détestait cet endroit.

- Bonjour Gabriel, lança t'elle froidement, sans même lui adresser un regard. De toute manière, il portait un masque, tout comme Jack, c'était gênant de discuter avec un individu sans pouvoir être confronté aux expressions de son visage.
- Vous êtes bien peu familière, Doc, répondît Reyes avec une voix narquoise. Qu'est ce qu'il se passe ? Angela n'était pas d'humeur à jouer au jeu du chat et la souris.
- Je vous demanderais de bien vouloir rester concentré, nous procéderons aujourd'hui à votre évaluation psychologique.
- Ne serait-ce pas plutôt un interrogatoire Doc ? corrigea Reaper en relevant ses poignets menottés. Je me demande bien à quoi serviront ces entraves si jamais l'envie me prenais disparaître pour t'égorger.
- Vous pouvez toujours essayer, rétorqua Angela, nullement impressionnée. Ces menottes sont électrifiées, je doute que vous puissiez aller où que ce soit, continua t'elle en tournant les pages du dossier de Reyes. Ce dernier grogna en laissant lourdement retomber ses poignets sur la table.

Elle le connaissait très bien, et l'avait même côtoyé pendant des années. Mais les gens changent, et Reyes avait emprunté un chemin sombre et dangereux différent du sien. Voilà des années n'était plus le même, et son retour à la vie ne semblait pas avoir arrangé les choses. De plus, Gabriel avait été suffisamment instable de son vivant pour qu'elle s'en méfie deux fois plus une fois revenu d'outre-tombe. De son vivant, Gabriel souffrait de stress post-traumatique et était sujet à de nombreux accès de colère dû à de graves troubles bipolaires. Il ne fallait pas non plus oublier que de nombreux souvenirs avaient la possibilité de resurgir au moindre élément déclencheur, cela pouvant déclencher des réactions plus ou moins violentes en fonction des sujets et le goût qu'avait Reyes pour la violence laissait peu de place au doute. Il était donc nécessaire de suivre l'évolution de l'état psychologique des sujets du projet REAPER.

- Comment vous sentez-vous aujourd'hui ? demanda Angela en relevant un visage animé d'une expression neutre vers le faucheur.
- C'est bizarre Doc, commença Reyes, l'air grave. Je me sens ... Gabriel hésita longuement et Angela redoubla d'effort pour focaliser son attention sur ce qu'il allait dire. Mort, déclara t'il alors en gloussant. Mais, je dois sûrement débloquer, non ? demanda t-il finalement, feignant l'incompréhension avant de reprendre un ton menaçant. Pourquoi vous m'avez fait revenir ! s'écria t-il enfin en tentant de se relever, bloqué par les menottes qui délivrèrent un arc électrique, clouant Reyes sur sa chaise.
- Il me semble que le Directeur Général vous a déjà répondu, Gabriel, répondît Angela qui avait visionnée les vidéos de la visite de Lacroix dans la cellule de son patient quelques jours plus tôt. Elle n'avait pas vraiment apprécié l'idée qu'il puisse être contrôlé à l'aide d'une simple petite télécommande, encore une fois, les droits de l'Homme étaient bafoués, mais si c'était là l'assurance de leur sécurité à tous, pourquoi pas se surprit t-elle à penser face au comportement violent dont faisait preuve le mexicain.
- Vous ne pensez tout de même pas que deux hommes suffiront à renverser le cours de la guerre ? ricana Reyes qui avait repris son souffle.
- Pourquoi pas ? répondit Angela en se plongeant dans le dossier de son patient, énumérant les nombreuses mentions d'une voix monotone. Vos états de service sont impressionnants, vos capacités hors du commun. Vétéran de nombreux conflits et décorés des plus hautes distinctions militaires de l'armée américaine je suis persuadée qu'au contraire, vous et Morrison serez tous deux de réels atouts dans notre combat contre les machines, conclut-elle alors avec conviction.
- Jack ! Le faucheur éclata de rire. Ce bon vieux Jack est en train de perdre les pédales, et rongé par le désespoir, et il serait capable de commettre l'irréparable. Sous son masque, un sourire se dessinait au coin de ses lèvres. Angela craignait le pire et le mexicain s'en délectait. Tout ça à cause de toi, asséna finalement Reyes en reprenant son sérieux, achevant littéralement le Docteur qui fût prise de vertige. Hé ouais, tout ça à cause de cette pauvre Angela, incapable de sauver la femme de sa vie.
- Je t'interdis de m'appeler par mon prénom, grogna Angela.
- A ta place je garderai mon flingue sous l'oreiller parce que le Jack il est en train d'en faire une affaire personnelle.
- Ça suffit ! hurla t-elle, complètement dépossédée et ne pouvant accepter d'entendre un mot de plus sortir de sa bouche.
- Tu n'assumes pas de n'avoir rien fait pour sauver Ana, rétorqua Reaper en insistant sur la dernière phrase. Tu as toujours été si faible et fragile, siffla t-il enfin alors qu'Angela se levait d'un bond pour le gifler si puissamment que la tête du faucheur sembla se décoller. Ce dernier, fou de rage, se releva en soulevant la table avant d'être paralysé par une intense décharge électrique. Complètement tétanisé, il était même incapable de crier. Reyes retomba lourdement sur son siège, le souffle court, de la fumée s'échappait du dispositif d'entrave.
- Tu sais quoi Angela, commença t-il alors qu'il reprenait son calme. Le cœur d'Angela battait à cent à l'heure sous l'effet de l'adrénaline. Tu seras la première à mourir, déclara froidement Reyes. Je te tirerai pas dessus, ce serait bien trop rapide, expliqua t-il. Non. Je te taillerai en pièces, je te ferais souffrir, siffla t-il. Mais avant ça je m'assurerai que tu sois baisée correctement. j'effacerai cette putain d'aura de sainteté que tu as toujours arboré sur ton visage de salope, je te souillerai.
- Gardes, hurla Angela pour que l'on vienne la chercher, tentant de faire abstraction à ce que Reaper déblatérait.
- Ensuite, je me ferais le Cow-Boy pour m'avoir troué aux States. Ouais. Je tordrai le cou de ce petit enfoiré.

- Gardes ! insista Angela qui ressentait un curieux mélange de rage et de terreur.
- Puis enfin, ce sera au tour de cet abruti aux airs condescendant de Lacroix. Je lui réserve quelque chose de spécial à celui-là. Ça risque de ne pas lui plaire, et son allumeuse de femme n'y échappera pas non plus. Reyes laissa échapper un rire gras et terriblement glauque tandis que les gardes ouvraient la porte pour permettre à Angela de sortir de la pièce. Je vous montrerai ce qu'il en coûte lorsqu'on se prend pour des Dieux. hurla t-il alors, persuadé qu'elle l'entendait derrière la porte. En effet, Angela s'était arrêtée derrière la vitre sans tain, le chef de la sécurité était à côté d'elle. Vous ne pourrez pas nous contraindre à vous obéir, nous ne vous devons rien du tout ! Vociféra Reyes, hors de lui. J'ai jamais demandé à revenir ! Vous me le paierez, siffla t-il avant d'être molesté par les militaires de la Hiérarchie.
- Qu'il soit placé en isolement jusqu'à nouvel ordre, ordonna froidement Angela avant de s'en aller en direction de son laboratoire.

Le son mélodieux de la porte ne suffit pas à l'apaiser, elle balaya d'un geste du bras les objets présents sur une petite commode, se coupant involontairement avec un scalpel qu'elle ne ressente une quelconque douleur. Elle hurla de toutes ses forces puis frappa le meuble à plusieurs reprises, manquant de se briser le canal carpien. Elle cessa subitement, essoufflée, puis se laissa retomber le long de la commode en pleurs. Athéna, qui avait assistée à la scène, lança "Sonate au clair de lune" de sa propre initiative. Angela n'apprécia guère.

- Laisse moi tranquille Athéna ...

Les minutes passèrent, Angela avait replié et ses genoux et avait le visage blotti dans ses bras croisés, inconsolable. Les paroles de Reyes avaient brisées le peu de vaillance qu'il lui restait. Soudain, les lumières se coupèrent dans le laboratoire.

-Athéna ! cria t'elle après un sursaut. L'intelligence artificielle ne répondit pas. Athéna !

Angela se releva et tâtonna le mur à la recherche de l'interrupteur, c'est alors que son ordinateur s'alluma de lui-même, un crâne violet apparût à l'écran.

- Enfin, je vous trouve, se réjouit une voix également déformée.
- Qui êtes-vous ? Comment me ... Angela fût aussitôt coupée.
- Le temps presse et je ne peu m'introduire dans votre système que quelques secondes. Faites attention à vos fréquentations, Commandant, certaines personnes ne sont pas celles qu'elles prétendent être.

(Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=QoIg6s-TTj4)

Angela s'apprêta à répondre mais les lumières se rallumèrent et le crâne disparu aussitôt. Soudain, une photographie apparu sur le moniteur, les cheveux d'Angela semblèrent se dresser sur sa tête lorsqu'horrifiée, elle reconnu Lacroix aux côtés de Thomas Wayne, le créateur des Omniacs.

Une annotation en rouge barrait l'image : "Menteur". Angela paniqua, elle avait le souffle coupé. Elle tituba puis se rattrapa à la table d'opération, les yeux fixés sur cette image. Comment avait-elle pu rater ça ?
Entrée du Codex : La Crise des Omniacs – La chute des Etats-Unis

Lorsque la création d’Omnium fût approuvée par le Conseil des Nations Unies, le gouvernement des Etats-Unis fît parti de ceux qui refusèrent ce projet. De ce fait, il n’était pas étonnant de voir ce pays comme l’un des derniers à tomber au cours du conflit.

La situation géographique du pays, éloignée des conflits qui éclatèrent entre humains et machines en Europe en 2040 et le retour à une politique isolationniste suivi par leur retrait de l’ONU afin de se préparer au mieux à une future attaque expliquent notamment leur chute tardive.

Lorsque le conflit éclata et que la totalité des troupes américaines furent rapatriées sur le territoire nationale pour contribuer à sa protection, les généraux des différents corps décidèrent tout de même d’apporter leur aide à l’effort de guerre contre la machine de guerre omniaque. La raison à cela était très simple : si l’Europe devait tomber, les omniacs ne tarderaient pas à traverser l’Atlantique pour les attaquer.

Le Gouvernement américain, partagé entre le souhait de ne pas rester les bras croisés tandis que leurs alliés de longue date, se faisaient décimer et la nécessité de protéger leur propre patrie parvint à un consensus. En effet, le président de l’époque Edward J. Wright soumit l’idée de la création d’un groupe d’intervention temporaire afin que les Etats-Unis puissent participer au conflit sans que l’intégrité du dispositif de défense américain ne soit impactée. Le projet fût amené jusqu’aux plus hautes sphères de l’Organisation des Nations Unies, mais suite au fiasco total de l’opération consistant à assassiner les dignitaires omniacs avant le début du conflit, personne n’approuva la création d’une unité similaire. Ce n’était pas un problème pour Wright qui ignora les prérogatives de l’ONU et convoqua le Congrès en urgence. Finalement, après de longues délibérations, sénateurs et représentant approuvèrent finalement la proposition du chef d’état et la Task Force 141 fût créer à l’insu de l’ONU puis placée sous le commandement des Navy SEALs en raison des missions contre-insurrectionnelles qu’allait accomplir l’unité.

Les meilleurs opérateurs de toutes les branches spéciales de l’armée américaine furent détachés et formés par la crème de la crème des instructeurs en matière de reconnaissance spéciale, de guerre non conventionnelle, de prises d’otages et de contre-terrorisme. Les raisons d’être de la Task Force 141 étaient simples mais la mise en œuvre de leurs opérations ainsi que leurs réussites étaient complexes. Les deux lignes directrices de l’unité consistaient à aider les alliés des Etats-Unis et de défendre le pays depuis l’étranger.

Afin de mener à bien ces objectif et confrontés à un adversaire supérieur en tout point à l’Homme, les opérateurs de la Task Force 141 furent soumis au programme expérimental « Soldat augmenté ». Parmi eux, Jack Morrison un militaire rôdé aux affres de la guerre, membre des « Special Forces » mais également Gabriel Reyes, Officier de l’US Army, un vétéran respecté.
Assassinats, prises d’otages, sabotages, contre-espionnage, la 141ème comme elle fût couramment appelée multiplia les frappes chirurgicales et se transforma rapidement en véritable bâton dans les roues de la machine de guerre Omniaque.
Toutefois, les opérateurs furent contraint d’adapter leurs méthodes face un adversaire qui ne reculait devant rien et semblait sans craintes, il semblait nécessaire de les initier à la peur. C’est ainsi que la 141ème s’adonna à la guerre psychologique en usant de désinformation et de propagande dans un premier temps, puis dans un second temps en réalisant une série d’attentats dans les Omniums. Tous les Omniacs ne désirant pas un conflit avec l’Humanité, des factions dissidentes se créèrent peu à peu grâce aux actions des opérateurs infiltrés de cette unité qui se parvint à se bâtir une solide réputation en un temps réduit.

Cette série d’évènements se conjugua avec la reprise des réseaux de télécommunications, permettant une meilleure communication entre les pays et motivant définitivement la création d’un Commandement des Nations-Unies, rassemblant l’ensemble des pays du monde sous un seul et unique organe exécutif militaire.

Les Omniacs s'enlisèrent leurs armées étaient prises en tenaille et se battaient contre la Russie sur le front Est, et contre l’Allemagne, l’Angleterre et la France sur le front Ouest, mais c'était sans compter sur les crises internes provoquées par la 141ème qui bouleversèrent la logistique des machines, provoquant émeutes et rébellions dans de nombreux Omniums.

Malheureusement, l’arrivée des Mechas Omniacs bouleversa le conflit et sonna le glas de l’Humanité. La Russie abdiqua lors de la bataille de Moscou et ses dirigeants furent exécutés sur la Place Rouge. A l’Ouest, les Omniacs débordèrent par l’Italie, et écrasèrent la France en se frayant un chemin dans les Alpes du Sud avant de remonter jusqu’à la manche afin d’en finir avec les britanniques. Dans le monde entier, les pays tombaient les uns après les autres.
L’ultime revers fût infligée à l’Humanité lors de la bataille de Sydney où Jack Morrison, Gabriel Reyes et le gros des troupes des Nations-Unies furent balayés. Les Nations-Unies décidèrent du lancement d’une tête nucléaire qui réduisit la ville en cendres mais beaucoup de voix se levèrent contre cette décision qui balaya autant d’omniacs qu’elle tua d’humains.

Face à une défaite écrasante et à la perte de crédibilité grandissante des Nations Unies, le Congrès ordonna la dissolution de la Task Force 141 et le rapatriement définitif de toutes les troupes sur le sol américain. Beaucoup d’opérateurs refusèrent malgré tout puis désertèrent, continuant d’agir leurs opérations au sein des Omniums et le Président Wright, fermement opposé à la doctrine isolationniste démissionna de ses fonctions. Il participa activement à créer la Hiérarchie, un gouvernement supranational à échelle planétaire dont il est aujourd’hui, le Chancelier Suprême.

Les Etats-Unis ne furent attaqués qu’au cours de l’Automne 2050, presque dix ans après la bataille de Sydney. La guerre sur le sol américain ne dura que quelques semaines car les meilleurs éléments de l’armée américaine l’avaient rejoint en Antarctique.
Aujourd’hui, il ne reste plus grand-chose de cette grande puissance mondiale, le pays est sous occupation omniaque, ces derniers ayant cessé les génocides, Wright n’aura donc besoin que du Megalith pour porter un coup aux machines et porter la révolte de son pays contre l’envahisseur mécanique.
Chapitre 12 : Lionhardt

(Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=yWh9l8RSkPk )

Le même jour, en fin de soirée ...
Berlin, Allemagne


Posté derrière le carreaux brisé de la fenêtre du quatrième étage d'un grand bâtiment résidentiel, le tireur d'élite promenait lentement la lunette de son fusil le long de la grande place qui s'offrait à lui. Il examinait scrupuleusement chaque mètre carré, attentif au moindre mouvement. Son index posé le long de la chambre abritant le champ gravitationnel du fusil précision tant qu'il n'avait pas pris la décision de tirer.

Des cadavres, certains déchiquetés, du sang et des restes dOmniacs, mêlés à des débris de bâtiment et des carcasses de véhicules, voilà le spectacle macabre qui s'offrait au militaire. Quelques heures plus tôt, la Fédération et les Omniacs s'affrontaient violemment sur cette place de la capitale allemande qui s'était désormais transformée en véritable cimetière à ciel ouvert.

Mais au beau milieu de cette incroyable destruction, de l'autre côté de la place, le siège allemand d'Omnica Corporations se tenait encore debout tant bien que mal. Un gigantesque rayon bleu en éventrait le sommet et allait se perdre dans le ciel nuageux, dégageant un bourdonnement sourd.

- Environnement clair, annonça froidement le tireur d'élite à l'attention de son spotteur qui s'alimentait à l'écart de la fenêtre. Ce dernier laissa sa ration de combat de côté, et se releva lourdement les armures conquérants avaient l'inconvénient de ne pas être très mobiles. Il envoya un drone en reconnaissance. Après de longues minutes, l'appareil revint à son propriétaire.
- Clair, confirma t-il sur le même ton monocorde. Les Omniacs étaient rusés, mieux valait confirmer les dires de son camarade. L'homme se dirigea dans le salon d'a côté, trois hommes jouaient aux cartes et un quatrième bidouillait un dispositif de communication portatif, se plaignant du brouillage Omniac.

Le spotteur traversa la pièce et déboucha dans une chambre en ruine, un homme de dos, arborant une armure dorée, une cape rouge et des cheveux grisonnant enfilait un casque en forme de tête de lion, également présentes sur ses épaules. Un petit son, caractéristique de l'activation de l'interface des casque Conquérant retentit, puis Reinhardt se retourna vers le soldat qui se mit au garde-à-vous.

- Aucune trace de l'ennemi. La voie est dégagée, déclara le spotteur.
- Il est évident que c'est un piège, répondit gravement le vétéran en se dirigeant vers le salon, son subordonné à sa suite. Les joueurs de carte s'interrompirent et se relevèrent.
- Nous avons scruté le moindre recoin de cet endroit, expliqua le militaire, je veux bien que ces machines soient dotées dune intelligence hors du commun, mais à moins de posséder une nouvelle forme d'Omniac nanotechnologiques. Je peux vous assurer Mon Capitaine qu'aucune machine ne rôde dans les parages.
- Alors nous verrons, décréta le vétéran. Vous savez tous ce que vous avez à faire ? demanda t-il finalement à l'attention des hommes de son escouade.

Il posa une main sur son épaule et ce dernier s'écarta du fusil qui était posé sur un bipied. Reinhardt s'approcha de la lunette de grossissement tandis que la visière de son casque s'effaçait, puis il plongea son œil droit le dispositif optique. Il examina l'entrée du siège dOmnica.

Plus tôt dans la soirée, ses hommes et lui avaient étés confrontés à un nouveau type d'unité de combat. Des Omniacs au revêtement souple et à l'apparence squelettique. Leur agilité était surprenante, mais c'était sans compter leurs capacités à percer les lignes pour s'engager au corps-à-corps, armés de thermolames qui fendaient les armures Conquérant comme dans du beurre. D'autres rapports dont il avait pris connaissance mentionnaient d'autres types d'unités de combat, encore plus dévastatrices, mais ces écrits n'étaient pas assez détaillés, trop flous, pour être pris au sérieux. Maintenant, Reinhardt ne doutait plus de la capacité des Omniac à s'adapter à leurs adversaires. Ils avaient trouvés le moyen de contrer leurs armures Conquérants.

Depuis la mort de la Chancelière, la guerre prenait désormais un tournant bien inquiétant. Cette simple pensée suffit à ce que le Capitaine baisse les yeux, emplis de tristesse. La mort de la Chancelière lui rappela l'état d'Ana et lui fît penser qu'il n'avait plus eu aucune nouvelle depuis son départ. Malgré tout, il portait à Angela une confiance aveugle. Il était persuadé qu'elle serait capable de la ramener à la vie. Les biotiques étaient capables d'accomplir les plus incroyables des prouesses médicales.

- Nous devons absolument découvrir ce qu'il se passe en dessous et détruire la source de ce rayon d'énergie. Il est à l'origine du brouillage des communications mais il est également certain qu'il confère d'autres avantages à nos adversaires. Vérifiez vos armures, ordonna finalement le Capitaine en se relevant tandis que sa visière se réactivait pour masquer son visage.

Soudain, des réacteurs se firent entendre et des coups de feux détonèrent de toute part, accompagnés d'intenses explosions. Mais rien ne toucha le bâtiment dans lequel ils se trouvaient. Un vaisseaux de transport n'arborant pas le symbole de la Fédération s'approcha en trombe de la place. Reinhardt pensa à Overwatch mais leurs vaisseaux étaient blancs, or, celui-ci était noir.

- Mais bon sang, qui sont ces types ? Et d'où sortent-ils ? demanda le tireur d'élite en fronçant les sourcils tandis que des soldats en armures noires débarquèrent.
- Ils semblent aussi bien équipés qu'une armée conventionnelle, remarqua un second militaire.
- Et les Omniacs ? Peuvent-ils également brouiller nos drones ? Les spotteurs ne les ont pas repérés lors de la reconnaissance !

_________

Les poils du Capitaine s'hérissèrent. C'était eux. Ceux qui avaient assassinés la Chancelière et manqués de tuer Ana. Ses hommes les reconnurent également, l'information avait fait le tour du pays.

- Peu importe désormais, grogna brusquement Reinhard alors que les questions se multipliaient.

Les soldats ennemis échangèrent des coups de feux avec les Omniacs qui étaient effectivement embusqués dans les environs. L'aéronef reprit de l'altitude et déversa un flot de missile qui fît s'écrouler plusieurs bâtiment dans d'immenses colonnes de fumée, balayant les Omniacs au passage. Pendant ce temps-ci, l'un des soldats ennemis pénétra dans le bâtiment, accompagné d'une escorte. Cet homme-ci se distinguait des autres par cet énorme poing mécanique qu'il portait au bras droit.

(Soundtrack : https://www.youtube.com/watch?v=wzf9t3eIwJQ )

Reinhardt ne pouvait pas laisser cet homme faire quoique ce soit avec ce rayon, peu importe ses intentions. Il attrapa le fusil, le jeta dans les bras du tireur d'élite.

- Vous savez quoi faire, supposa Willhelm avant de sauter à travers le mur qui éclata en morceaux sous l'impact cinétique de l'armure. Groupe d'Assaut Aérien, avec moi ! aboya t-il ensuite dans le micro intégré à son casque.
- Cinq sur cinq, on engage l'ennemi, Capitaine, répondît un militaire de la Fédération tandis qu'une dizaine d'armure conquérant s'envolaient en cloche dans le ciel depuis un bâtiment qui jouxtait celui où se trouvait Willhelm.
- La mort vient du ciel, s'égosilla le Sergent du Groupe d'Assaut durant leur ascension, tandis qu'ils déversèrent une pluie de plasma brûlant sur les ennemis de la Fédération. Quelques soldats allemands furent abattus durant la manœuvre, s'écrasant lourdement sur les pavés, le poids de l'armure combiné au choc de la chute fissurait le sol. Les autres atterrirent violemment au beau milieu des soldats en armure sombre. Certains préférèrent leurs armes de corps-à-corps et dégainèrent leurs épées énergétiques pour tailler dans l'armure de leurs adversaires.

Les soldats sous les ordres de Reinhardt ne tardèrent pas à imiter leur Capitaine qui se jeta dans la mêlée. Les étincelles se mêlèrent au sang des membres découpés, tandis que de nombreux militaires s'écroulaient lourdement contre le sol pavé.

- C'est Reinhardt, butez-le ! aboya un des soldats ennemis en dégainant une dague qu'il chargea d'énergie avant d’essayer de la planter dans l'armure du vétéran allemand. Ce dernier balaya son adversaire d'un puissant coup de marteau qui l'envoya à plusieurs mètres, s'écrasant au sol comme une poupée de chiffon.
Un deuxième aéronef survola la place à toute allure, poursuivi par un chasseur Omniac dont les tirs percutèrent le sol, explosant littéralement certains soldats au coeur de la mêlée.

L'aéronef passa une seconde fois au dessus de la place,lâcha un missile sur la position du tireur d'élite qui couvrait Reinhardt et ses homme, mais fût aussitôt abattu par le chasseur. C'est dans un gerbe de flamme qu'il s'écrasa contre le gigantesque immeuble dont les fondations furent balayés par le passage de la carlingue de l'appareil. Un grondement sourd retentit avant que la bâtisse ne s'effondre sur elle-même, libérant une incroyable vague de poussière qui enveloppa les combattants.

Les combats redoublèrent d'intensité mais les Omniacs, qui avaient pris soin de rester en dehors de la mêlée cessèrent de tirer, préférant laisser les humains s’entre-tuer. Les armures Conquérants pouvaient voir très distinctement à travers le nuage de poussière, et il en allait de même pour les armures de leurs adversaires, visiblement équipés des mêmes systèmes de vision.

Les épées tranchaient la chair, des gerbes de sang giclaient en tous sens et recouvraient les armures, les dagues chargées s'enfonçaient inlassablement dans le titane et la chair tandis que le fracas incessant des coups contre les armures résonnait. Parfois, l'on entendait le bruit sourd provoqué par un corps qui se fracassait contre le sol, vidé de son sang. Le tout était agrémenté des cris de douleurs, de fatigue et de rage des combattants.

Certains agonisaient au sol dans leur propre sang, rampant autant qu'ils le pouvaient avant de se retrouver égorgé ou le crâne écrasé. Reinhardt fendit l'air de son marteau et l’abattis contre le crâne d'un de ses opposant, tous ses os semblèrent se broyer dans un horrible craquement sous l'effet de l'impact, l'homme n'avait même pas eu le temps d'hurler, ni même de souffrir, il s'écrasa violemment contre le sol, complètement disloqué. Le mastodonte dacier reporta son marteau contre un second adversaire qu'il balaya d'un revers de son arme, mais c'était sans compter un troisième ennemi, qui profita du coup porté par le géant pour lui porter un coup dans le bas du dos. Reinhardt se redressa en hurlant de douleur, mais il n'eût pas le loisir de tuer celui qui avait fait l'affront de le blesser car un soldat de la Fédération se chargea de loger une balle dans la tête de ce dernier. Willhelm échangea un regard entendu plein de remerciements avec son camarade.

Le vétéran ne devait pas perdre de vue son objectif premier, sans compter que les Omniacs se chargeraient d'achever les survivants à cette folie meurtrière. Il activa son réacteur dorsal et se propulsa droit devant, il attrapa au passage un ennemi qui hurla de surprise. Willhelm l'emporta jusqu'au bâtiment d'Omnica Corporation. Les deux hommes éclatèrent les portes d'entrée et s'écrasèrent contre un comptoir, puis un mur. Reinhardt empoigna son adversaire à la gorge puis le lança à travers la pièce, ce dernier roula sur le sol après l'avoir percuté. Il toussa longuement, à bout de force, la colonne vertébrale en miette, face contre le sol poussiéreux et jonché de verres et autres petits débris. Reinhardt s'approcha de lui à grand pas, le bâtiment sembla trembler. Le voyant approcher, son adversaire n'eût même pas la force de le supplier que le mastodonte le retourna d'un coup de pied, leva son marteau en hurlant avant de réduire le crâne de sa proie en morceau d'un coup d'une violence inouïe, explosant également le revêtement du sol.

Dehors, le combat faisait toujours rage, bien que moins intense, néanmoins, les Omniacs n'allaient pas tarder à tuer tout le monde. A contrecœur, Willhelm continua sa route à l'intérieur de l'édifice, la mission passait avant tout, et il devait profiter du fait que ni les machines, ni leurs mystérieux adversaires ne l'ai remarqué.

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